Expression d'une réelle conviction ou esbroufe d'un politicien, Abdelaziz
Belkhadem a affirmé hier que la décision des
dissidents du FLN de présenter des listes indépendantes aux prochaines
législatives ne fragilisera pas le vieux parti: «Le FLN a la carapace dure», a-t-il
ironisé hier sur les ondes de la chaîne Trois en rappelant que ce n'est pas la
première fois que son parti essuie ce genre de revers, sans doute en référence
à la mémorable équipée de Ali Benflis lors des
présidentielles de 2004 et des mouvements de colère des jeunes militants, nés
de la confection des listes de candidatures aux législatives de 2007. Et
l'annonce faite, il y a quelques jours, par le porte-parole du Mouvement des
redresseurs, Mohamed Seghir Kara, de l'achèvement de
la moitié des listes électorales dans 41 Mouhafadhas,
ne semble pas émouvoir l'actuel SG du FLN qui a affirmé que «Cela n'effritera
pas le corps électoral du FLN».
Sur la qualité des candidats que le FLN présentera aux élections de mai, Abdelaziz
Belkhadem a répondu que l'objectif ultime étant de glaner
le maximum de sièges, la priorité sera accordée aux «noms porteurs» qu'il
appartient à la direction du parti d'aller chercher; ce qui n'a pas dû
enchanter les jeunes militants et militantes du FLN qui désespèrent d'avoir la
chance de s'engager dans la course au même titre que les caciques du parti. «Sur
les 3.400 dossiers de candidatures, beaucoup de membres du Comité central, du
gouvernement et de députés veulent se présenter...», dira-t-il.
Belkhadem a rassuré que, sans compromettre les chances du FLN, la chance allait
être donnée aux jeunes et aux femmes à travers des listes de candidatures
savamment dosées par des militants expérimentés et politiquement matures et des
jeunes à initier à la responsabilité et à la politique. Loin de traduire un
quelconque malaise au sein du parti, cette situation démontre, selon Belkhadem, que «le FLN est porteur d'histoire et d'espoir».
Belkhadem a souligné par ailleurs, concernant les prochaines législatives, qu'»Il
ne s'agit pas seulement d'élire des députés. Il s'agit également d'approfondir
le processus démocratique et, je l'espère, de réviser profondément la Constitution». Le FLN
a jugé nécessaire de clarifier, dans la prochaine Constitution, «les
prérogatives des uns et des autres», de donner «plus» de prérogatives au
pouvoir législatif et de «préciser les missions du pouvoir exécutif avec ses
deux têtes». Il s'est par ailleurs défendu d'avoir fixé avant l'heure les
résultats des partis de la mouvance islamiste, aux législatives, en leur
attribuant 35 à 40% de l'électorat.
Ce taux de 35 à 40% représente, a-t-il expliqué, «un vivier électoral
commun à plusieurs partis d'obédience islamiste dans tous les pays musulmans». Pour
lui, les partis dits islamistes ne sortiraient pas majoritaires du prochain
scrutin parce que «plusieurs partis» allaient puiser en même temps «dans le
même vivier électoral».
Le SG du FLN a estimé également que les craintes de fraude exprimées par
certains partis politiques sont infondées et que le seul danger qui plane sur
les législatives de mai est l'abstention.
Concernant la Syrie,
Belkhadem dira qu'»Il faut mettre fin à cette
tragédie», afin de permettre aux Syriens «de décider, seuls, de leur avenir», critiquant
la décision de la Ligue
arabe de porter la question syrienne devant l'ONU. Il a estimé en outre que
l'organisation panarabe «a besoin d'être profondément revue». Par ailleurs, Belkhadem a estimé que «nous avons perdu beaucoup de temps
pour l'édification du grand Maghreb». «On ne va pas vivre indéfiniment dos à
dos. Il faut bien qu'un jour on puisse se regrouper et les temps que l'on
connaît sont des temps de grands espaces», a indiqué M. Belkhadem
qui s'est désolé que le processus d'édification du Maghreb et celui de l'Union
européenne, qui ont commencé en même temps, n'aient pas abouti de manière semblable.
«Les Européens ont une monnaie unique, un espace Schengen, alors que chez nous,
les frontières sont fermées avec certains pays, et avec d'autres, nous avons
des visas. Nous avons perdu beaucoup de temps pour l'édification du grand
Maghreb», a souligné le ministre.
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Posté Le : 20/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Nadir
Source : www.lequotidien-oran.com