L'interdiction faite à Abdelaziz Belkhadem de s'approcher du siège du FLN vient s'ajouter à celle relative à son «bannissement » de toutes les instances politiques du parti et de l'Etat.Décidément, Abdelaziz Belkhadem semble avoir commis l'irréparable pour être rejeté aussi brutalement par les siens qui sont le président de la République et son clan qu'il a pourtant aidé «sans compter» depuis qu'ils ont pris le pouvoir en main. Bien que ni lui ni ses proches ne veulent aborder ce sujet -certainement parce qu'instruction leur a été donnée pour ne pas le faire-, on laisse dire que le clan présidentiel interdit à Belkhadem de s'approcher du siège du FLN à pas moins d'un kilomètre à la ronde. « Ce sont des membres du CC qui nous l'ont dit avec une grande amertume», affirment nos sources. La situation est burlesque. En plus, il serait toujours question, comme souligné dans ces colonnes, de faire porter à l'ex-ministre d'Etat le lourd fardeau de la trahison. S'il y a quelques jours, des sources proches des services du renseignement évoquaient d'éventuelles discussions « secrètes » avec des membres influents du makhzen marocain et d'autres du lugubre Daesh (Etat islamique en Irak et au Levant), aujourd'hui, on alourdit les fait en faisant avancer, soutiennent ces mêmes sources, «une probable demande d'aide financière exprimée par Belkhadem auprès des gouvernants saoudiens et qataris». Ce n'est pas tant, expliquent ces sources, la demande en elle-même qui dérangerait mais « cette ambition de Belkhadem jugée démesurée par le clan présidentiel, par laquelle il pense se projeter très vite dans l'après-Bouteflika». L'on soutient ainsi qu'il a été rapporté notamment au frère du président que Belkhadem aurait estimé que Bouteflika devait partir parce qu'il est très fatigué». Ce qui explique qu'il a dû faire quelques critiques à des personnes qui ont vite fait de les rapporter au plus haut niveau. Belkhadem aurait, toujours selon ces sources, émis de grandes réserves au sujet de la vente de Djezzy à l'Etat algérien « parce qu'il a estimé que l'Algérie a acheté bien plus cher comparativement au prix proposé par Sawaris avant le rachat de ses parts par l'opérateur russe». Quelles que soient les raisons qui auraient été retenues contre Belkhadem et qui auraient poussé le chef de l'Etat à le révoquer aussi violemment de ses fonctions, l'opinion publique a le droit de le savoir. L'on s'interroge pourquoi la décision de sa révocation a-t-elle été donnée au journal télévisée de 20h, heure de grande écoute, alors que les raisons qui l'ont suscitée n'ont pas été dévoilées.« La présidence de la République, la télévision publique, étant des institutions de l'Etat, ceux qui dirigent ce pays doivent s'astreindre à un minimum d'éthique vis-à-vis des citoyens», affirment des observateurs. Ceux des proches de Belkhadem, s'ils se refusent à tout commentaire sur cette intrigante affaire, ils tiennent à affirmer que « ce dont nous sommes sûrs, c'est que Belkhadem n'a trahi ni son pays, ni son parti, ni son président, il leur a été toujours fidèle». Nos interlocuteurs pensent cependant qu' «en confinant ce dossier dans un lourd silence, le président et son entourage ne veulent pas que Belkhadem soit vu comme une victime, mais doit apparaître comme un traître». Positifs ou négatifs, il est bien attendu des rebondissements à cet effet «à un moment ou à un autre, » estiment-ils.
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Posté Le : 10/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com