L'encadrement et les militants duFLN ont globalement mal pris la sortie de leur secrétaire général devant lesdéputés du groupe parlementaire du parti, postulant que «le FLN appuie etréclame un troisième mandat pour le premier magistrat du pays, ce qui fait decette revendication son cheval de bataille et de la révision de laConstitution, sa priorité».Pour une minorité de cetencadrement et parmi les militants, la déclaration de Belkhadem est jugéeinacceptable parce qu'elle engage le FLN dans une démarche dont seul le congrèsest à même de décider. Les tenants de cette objection formaliste sont en grandepartie des personnes ayant appartenu à l'aile Benflis dans la grande disputeayant divisé le FLN à l'occasion de la présidentielle de 2004. L'on comprendqu'ils refusent d'avaliser un processus qui doit permettre à Bouteflika debriguer un troisième mandat, car s'étant battus pour l'empêcher d'en avoir undeuxième. Ils n'ont pas désarmé dans leur opposition au personnage, même aprèsavoir accepté la «réconciliation» au sein du parti avec la tendance«bouteflikiste».La majorité, quant à elle, n'estpas principalement opposée à l'objectif assigné au FLN par le secrétairegénéral. Il en est parmi elle qui soutiennent sans équivoque la perspectived'un troisième mandat pour Bouteflika. Ce qui ici a mal fait réagir aux proposde Belkhadem, c'est la conviction qu'il a mal choisi le moment pour lesproférer.Etant dans une batailleélectorale que le FLN a engagée avec le désavantage de traîner une crise dontils craignent les conséquences négatives sur ses résultats électoraux, et desurcroît cible d'une féroce concurrence qui a convergé sur lui ses tirs, nombrede cadres et militants jugent en effet que les assertions de Belkhadem risquentd'aliéner au parti des pans de l'électorat qui, tout en ayant une sympathieélectorale pour le FLN, pourraient se détourner de lui le 29 novembre pourmarquer leur opposition à la «réclamation» dont Belkhadem a décidé de faire lecheval de bataille du parti.Le secrétaire général del'ex-parti unique n'a pas surpris que dans le FLN par sa sortie. Il a suscitél'étonnement du microcosme politico-médiatique dans son ensemble, où l'on seperd en conjectures sur les mobiles et calculs qui l'ont poussé à commettre sadéclaration, en apparence en décalage avec les urgences du moment pour sonparti.D'aucuns dans ce monde réduisentl'intervention de Belkhadem à une piteuse tentative de sa part pour se replacerdans les bonnes grâces du Président, à qui ils prêtent l'intention des'apprêter à le limoger. D'autres soutiennent qu'elle est une manoeuvre pourbloquer la contestation interne qui s'élargirait contre lui dans le FLN.Qu'il y ait un peu de tout çaderrière la «sortie» de Belkhadem n'est pas inconcevable. Mais il ne fautsurtout pas oublier, et le temps l'a prouvé, que le secrétaire général du FLNest beaucoup plus dans la confidence avec Bouteflika que ne l'ont imaginé sesdétracteurs. L'on peut donc tout autant déduire que Belkhadem n'a fait querendre compréhensible pour la grande masse les propos sibyllins tenus àl'agence de presse italienne par le président Bouteflika concernant sesintentions pour l'horizon 2009.On imagine mal que Belkhadem sesoit laissé aller à avancer ce qu'il a déclaré aux députés du FLN sans en avoirréféré à Bouteflika, qui est, ne l'oublions pas, le «Président d'honneur» duFLN, dont il a dit qu'il a un droit de regard sur les décisions qui engagent leparti.
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Posté Le : 17/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com