Algérie

BELKHADEM FAIT DANS LA DIVERSION



Nos frontières sont des passoires
C’est la conclusion que l’on peut tirer des déclarations faites, mercredi à Alger, par le secrétaire général du Front de libération nationale. Les Algériens doivent-ils vivre en autarcie pour être heureux? Comme on ne choisit pas sa famille, on ne choisit pas non plus son pays, et encore moins les Etats qui l’entourent, donc, les pays voisins. On aurait pu jeter notre dévolu sur les Américains, les Allemands ou les Suisses, mais la géographie étant ce qu’elle est, on ne peut changer aussi facilement de continent.Le déterminisme géographique n’a jamais été en soi un critère d’analyse efficace pour expliquer des phénomènes de société. Sa manipulation excessive peut même dériver sur des considérations «ultranationalistes» qui mènent au rejet de l’autre.L’ethnocentrisme et même cette espèce de communautarisme apparu dans certains pays européens en sont des exemples vivants. «Les frontières sont à l’origine de tous nos maux que connaît la société (algérienne)», avait déclaré l’ancien chef de gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, lors d’une rencontre avec des présidents d’APC et présidents d’APW, mercredi à Alger (voir L’Expression du jeudi).La drogue, la contrefaçon, la contrebande, le blanchiment d’argent, mais surtout l’immigration clandestine frappent de plein fouet la société algérienne, et sa jeunesse qui représente les forces vives de la nation, en paie un lourd tribut.Les harraga, et c’est d’eux qu’il s’agit, est un phénomène qui nous est renvoyé par un étrange jeu de miroir.Un effet boomerang qui illustre l’absence de prise en charge des préoccupations de la jeunesse algérienne qui, dans un contexte de globalisation, de mondialisation, possède les mêmes aspirations que les jeunes de l’ensemble de la planète. Sauf que pour les jeunes Algériens, le rêve est ailleurs.Pas chez leurs voisins immédiats, mais ceux de l’autre rive ou ceux d’outre-Atlantique.M.Abdelaziz Belkhadem nous situe les causes de cet «engouement» à vouloir quitter le pays coûte que coûte, même au péril de sa vie. «Si les 8000km de frontières avec six pays étaient protégés comme il se doit par une large mobilisation populaire, ces phénomènes étrangers ne se seraient pas infiltrés au sein de notre jeunesse», a tenu à faire remarquer le secrétaire général de l’instance exécutive du FLN.Le cannabis, les psychotropes, l’alcoolisme, l’héroïne ainsi que toutes les formes de stupéfiants ne sont pas des phénomènes ou des fléaux caractéristiques qui touchent en particulier la jeunesse algérienne.Les Etats-Unis, superpuissance mondiale par excellence, y fait face. Et que doit-on dire de la France, de l’Espagne ou encore des Pays-Bas? Toute la différence réside dans la prise en charge de ces fléaux et de leurs conséquences.En priorité, l’emploi (le chômage) et le logement. Le Maroc, premier producteur mondial de cannabis, inonde surtout le marché européen, même s’il apparaît évident qu’il trouve en Algérie un terrain potentiel de consommateurs non négligeable. Comme l’immigration clandestine en provenance des pays subsahariens, Mali, Niger, mais aussi d’autres régions du continent africain, le Cameroun et le Nigeria en l’occurrence, qui font du territoire algérien une simple étape pour atteindre l’Europe.Là-bas, les cieux y sont plus cléments pour eux. Tous ces fléaux sont autant de problèmes que les responsables algériens de chaque secteur concerné doivent prendre en charge.Une stratégie afin d’y faire face doit être élaborée. M.Belkhadem, qui était à la tête du gouvernement, il y a seulement quelques jours, aurait pu nous en dessiner les contours.


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