«Belkhadem est un stalinien!»

[«Belkhadem est un stalinien!»]
Le gel individuel et verbal de l'adhésion des membres du comité central est en violation des règles disciplinaires consacrées dans les textes.
Après avoir qualifié la direction actuelle du parti d' «association de malfaiteurs», les contestataires du FLN, exclus de participer aux travaux du Comité central de ce week-end, reviennent à la charge et...chargent le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem.
«Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général du vieux parti, se met à se comporter ces derniers jours, comme un fou et à faire des bêtises, comme s'il avait été touché par un diable, en courant vers un simple rayon de soleil pour se débarrasser du bras de fer imposé par ses opposants qui voulaient le destituer du sommet de la direction du parti», dénoncent-ils dans un communiqué rendu public hier.
Dans ce document, M.Belkhadem est descendu en flammes, qualifié de stalinien, d'autoritaire, de fou qui fait des bêtises, tout en avertissant du danger qu'il constitue pour la République. «Le nouveau stalinien a empêché treize membres du comité central, dont un ministre, (El Hadi Khaldi, Ndlr) d'assister à la sixième session du comité central, prévue le 15/06/2012 et qui pourrait le destituer du sommet de la direction du parti», rappelle le communiqué, accusant Bekhadem de violation des statuts et règlement intérieur du parti. En effet, selon le même communiqué, il n'y a aucun texte juridique du parti qui confère au secrétaire général le droit de punir aucun militant, voire le plus simple d'entre eux, sauf le droit de le présenter à la commission centrale de discipline.
«Que disons-nous du gel, individuel et verbal, de l'adhésion des membres du comité central, en ignorant les règles disciplinaires consacrées dans les textes du parti, ce qui constitue la forme la plus odieuse de despotisme, de tyrannie et d'abus de pouvoir», s'emportent les contestataires qui expliquent que ce sont les raisons qui ont poussé les militants à affronter M.Belkhadem.
Mais la sentence la plus grave vient un peu plus loin en mettant en garde contre le danger que constitue l'ex-président de l'APN pour la République. «Et si la gestion du pays est mise entre ses mains, il ne peut s'empêcher d'abolir le pouvoir judiciaire et se venger personnellement de ses opposants sans recourir à la justice», avertissent-ils.
S'appuyant sur les textes du parti relatifs aux sanctions contre les militants, notamment les articles 27 et 28 du statut et les articles 22, 38 et 46 du règlement intérieur, le signataire du communiqué, Mohamed Seghir Kara, juge étrange le fait que «Belkhadem et même son porte-parole Kassa Aïssi tentent de tromper les gens en prétendant que l'attitude du secrétaire général est ordinaire du point de vue juridique et moral». Ce qui fait dire aux contestataires que «la manière dont Belkhadem et ses serviteurs font l'incantation des opposants politiques n'a même pas été appliquée au sein du Parti communiste soviétique sous le règne de Staline».
Le réquisitoire ne s'arrête pas là. Car plus loin encore, on lit ceci: «Il (Belkhadem, Ndlr) ne fait que de la folie et il se comporte d'une manière arbitraire, ce qui prouve sa perte de contenance, de raison, d'équilibre et de sens d'orientation.» «Cette situation ne ressemble qu'à celle du tyran Louis XIV qui a dit "L'Etat c'est moi". Et tant qu'il est déjà arrivé à ce stade, on doit s'attendre à ce que Belkhadem nous dise dans les jours à venir: «Le FLN c'est moi, et c'est moi le FLN», conclut le communiqué.
Reste à dire que c'est la première fois qu'un communiqué relate avec une telle virulence les pratiques du secrétaire général du parti, accusé par le membre du bureau politique Abdelhamid Si Afif de vouloir islamiser le FLN lors de l'annonce des listes électorales du parti.
Soulignons enfin que Mohamed Seghir Kara a fait état de menaces après avoir déclaré dans notre édition d'hier que «le FLN sous le secrétaire général actuel, Abdelaziz Belkhadem, est une association de malfaiteurs et de corrompus».