Photo : S. Zoheïr
De notre correspondant à Tizi Ouzou
Malik Boumati
Le meeting que le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abdelaziz Belkhadem, a animé hier à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, a été une véritable attaque contre le «faux pluralisme» et la «démocratie dévoyée» en Algérie. Belkhadem visait les petits partis en lice pour les élections législatives du 10 mai, particulièrement les nouveaux venus de la scène politique qu'il accuse de copier les programmes des autres partis (celui du FLN) et de faire des promesses aussi farfelues que mensongères. «Ils créent des partis, copient les programmes des autres et ensuite, ils viennent dire qu'ils sont des partis», lance Belkhadem qui a dénoncé les «promesses non sérieuses et les mensonges entendus lors de la campagne électorale». Il donnera l'exemple d'un chef de parti qui a promis de mettre fin à la pauvreté en une année, alors qu'un autre a suggéré, dans la wilaya d'El Oued, qu'il nommerait, en cas de victoire, un homme de cette région comme ministre de l'Agriculture, cette wilaya étant performante dans le secteur.Le patron du FLN fera également un clin d''il à ses camarades de l'Alliance présidentielle, particulièrement le RND dont le secrétaire général, en campagne, attribue à son parti toutes les réalisations de l'Etat. «Depuis 2002 à ce jour, le taux de chômage est passé de 32% à 10%. Nous en sommes fiers parce que c'est le FLN qui est majoritaire dans le gouvernement depuis cette date», affirme Belkhadem qui, comme Ouyahia, fera part des réalisations de l'Etat sans donner les chiffres que donne habituellement le Premier ministre. «Tous les clignotants sont au vert», martèle le secrétaire général du FLN qui dit reconnaître qu'il reste encore des insuffisances, notamment sur le plan économique pour lequel il prône la stabilité dans la réglementation pour rassurer les investisseurs. «Si on change de réglementation tous les ans, les investisseurs ne viendront pas. Ils ne seront pas rassurés», affirme également Belkhadem qui plaide, d'autre part, pour «un développement de l'institution financière de façon à ce qu'elle puisse accompagner le développement économique du pays».Dans le cadre des 53 mesures que son parti propose pour cette campagne électorale, l'animateur du meeting s'engagera devant les militants de son parti à «augmenter l'offre foncière des zones industrielles et d'activités». L'objectif du FLN est d'avoir une zone industrielle ou d'activité par daïra, suggère également Abdelaziz Belkhadem qui promet la «création d'emplois productifs et non assistés» et la «réduction de la dépendance des hydrocarbures parce que la consommation et les prix sont fixés à l'extérieur du pays».Par ailleurs, pour Belkhadem, il n'y a pas de crise au FLN. «Il ne faut pas s'inquiéter, le FLN se porte bien», dit-il en réaction au mouvement de redressement et de contestations qui le mine de l'intérieur, notamment depuis la confection des listes de candidats pour les législatives du 10 mai prochain. En réponse au mécontentement de plusieurs membres de son comité central, mais aussi de ses cadres locaux, Belkhadem affirme que «le FLN doit faire sa mue, et avec l'expérience des anciens, l'on accompagnera les jeunes générations dans la prise de responsabilité». «Le FLN n'est pas en crise, au contraire, c'est un signe de vitalité», dit-il encore. Ce n'est plus aussi sûr, du moins à Tizi Ouzou, pour un parti habitué aux salles archicombles de militants et qui n'a pas réussi à remplir la salle de la maison de la culture. La liste des candidats «indépendants» confectionnée par les partisans du mouvement de redressement ne semble pas être étrangère à cet état de fait.
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Posté Le : 29/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M B
Source : www.latribune-online.com