Algérie

Belkhadem dément la création d?un parti par Saïd Bouteflika



La campagne qui cible cer-tains dirigeants du FLN a fini par faire réagir la direction de cette formation politique. Hier au siège du parti, Belkhadem, au cours d?une conférence de presse qu?il a animée à l?issue des travaux de la session ordinaire de l?instance exécutive, s?est dit prêt à répondre aux hostilités ouvertes par certaines personnalités issues de la famille révolutionnaire. D?un ton ferme, il a martelé que «celui qui veut la guerre, il l?aura !». Il a en outre révélé que le parti vient de recourir à la justice pour mettre un terme à cette campagne. En arguant que «celui qui a des preuves, il n?a qu?à les présenter». Concernant la rumeur persistante sur la création du parti du frère du président, Saïd Bouteflika, Belkhadem s?est enlisé dans des interrogations pour démentir l?information. En affichant une mine circonspecte, il a renvoyé la question à de simples galéjades de journalistes en affirmant que «pour ce qui est de ce nouveau parti, je n?ai pas connaissance de l?existence ou d?une formulation d?une demande officielle d?agrément de la part d?un parti politique, et encore moins d?un parti proche du président de la République». Et d?enchaîner «si le président, pour se faire élire, avait besoin d?un parti, il me semble que cela a été fait et si c?est pour exécuter son programme, c?est en voie d?être fait, maintenant, je me pose la question, qu?est-ce qui n?a pas été fait pour justifier la création d?un parti proche du président ?». Il laissera la question ouverte en poursuivant «rien ne se fera sans le consentement du FLN. Aucune décision politique ne se fera en dehors du FLN !». Quant à l?amnistie générale qui revient ces derniers temps comme un leitmotiv, il répondit en affirmant que «la réconciliation nationale est une opération éminemment politique. Les objectifs qui n?ont pas été atteints nécessitent d?autres mesures, à charge au peuple de montrer son adhésion à travers un référendum». Concernant les déclarations du président de l?APN, Abdelaziz Ziari, contestées par la fondation du 8 Mai 45, Belkhadem a rétorqué que «Ziari est un membre de la direction du FLN et que le FLN en tant que parti continue à demander le pardon de la France pour ses crimes durant l?époque coloniale et Ziari n?a jamais dit que l?Algérie abandonnait cette exigence, il a dit que tout doit venir au bon moment. Ce qui a été mal interprété». Concernant le séjour de Bouteflika en Suisse, une information rapportée par les journaux helvétiques, le leader du FLN, d?un ton sarcastique, dira «d?abord je ne suis pas le médecin du président et puis admettons que le président soit parti en Suisse et alors ? Il va où il veut et admettons encore qu?il soit malade, n?a-t-il pas le droit de se soigner ? Tout le monde tombe malade et je ne comprends pas pourquoi la presse fait une fixation sur la santé du président».

Revenant sur l?échéance organique de 2010, il dira que «nous préparons sereinement le 9e congrès» en ajoutant que «nous voudrions qu?il aboutisse à une épaisseur idéologique et non pas seulement sortir avec une nouvelle direction. Nous allons actualiser la littérature politique du parti, redéfinir certains concepts de manière à avoir une philosophie propre au parti, assumer tout ce qui a été fait par le FLN depuis la déclaration du 1er Novembre et travailler sur les programmes qui doivent être affinés». En poursuivant «Nous sommes convaincus de l?irréversibilité de l?option socialiste tout en prônant l?économie de marché». S?agissant de la révision de la Constitution, Belkhadem continue à soutenir l?éventualité d?une révision en profondeur du texte fondamental en expliquant que «tout le monde s?est focalisé sur la délimitation du nombre des mandats présidentiels mais ce n?est pas seulement cette revendication qui a motivé le FLN, notre souci émane d?un certain nombre de questionnements légitimes. Nous soulevons plusieurs questions aussi importantes les unes que les autres. Nous savons que le système actuel est présidentiel, le programme du président est assuré par une alliance présidentielle. Si par hasard demain, il y a une autre majorité à l?Assemblée, irons-nous vers une cohabitation ou irons-nous vers autre chose ? La motion de censure est-elle une mesure qui doit être conservée dans la Constitution ou doit-elle être abrogée ? Idem pour la déclaration de politique générale, a-t-elle son utilité ou pas ? Le FLN doit avoir son approche concernant toutes ces questions». Même topo sur le plan économique, l?orateur va encore s?interroger sur la substitution à la rente pétrolière tant dans le domaine de la protection sociale que dans le domaine de la diversification des productions nationales et l?encouragement à l?exportation, ainsi que la politique fiscale.

A la question sur la candidature de l?ancien ministre des Affaires étrangères Mohamed Bedjaoui qui postule pour prendre la tête de l?Unesco, alors que les responsables algériens ont décidé de soutenir la candidature du ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosni, le chef de file du FLN a rétorqué en ironisant que «celui qui veut se porter candidat doit le faire au nom de son pays et non au nom d?un autre pays». Allusion faite à la candidature de l?ancien chef de la diplomatie sous la bannière du Cambodge. Concernant l?assassinat de l?otage britannique par El-Qaïda, Belkhadem conclut «nous condamnons tout acte terroriste, et rien ne justifie le crime qu?il s?agisse de nationaux ou d?étrangers».




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