BELKHADEM À TIZI-OUZOU :

C'est un meeting que Belkhadem a plié en deux temps trois mouvements, hier à la maison de la culture de Tizi-Ouzou, ville où l'on a du mal encore à croire qu'une campagne électorale a lieu.
Ils l'attendaient tous sur le sujet qui vaut au FLN la Une de l'actualité depuis plusieurs mois maintenant, finalement le premier patron de l'ex-parti unique a été très avare en «éclaircissements» auxquels était en droit — du moins le croyait-elle — de s'attendre une base déconcertée et surtout pas aussi dense qu'il l'aurait voulue, comme l'illustrait la peine éprouvée par les organisateurs à remplir la grande salle de la maison de la culture, où une centaine de mètres plus bas, «l'autre FLN» a installé ses quartiers pour les besoins de la campagne. Du meeting, qu'auront retenu les présents en fin de compte ' Quelques phrases que le conseiller du président de la République voulait fortes du genre «c'est de la démocratie dévoyée» lorsqu'il entama son laïus en égratignant l'armée de partis ayant vu le jour récemment. Evidemment, les piques en direction d'Ouyahia, il ne les a pas oubliées. En effet, au Premier ministre qui claironne un peu partout que les grands acquis de toutes les régions où il est passé on les doit au RND, Belkhadem a rétorqué que les projets sortis ces dernières années ne datent pas d'aujourd'hui, d'aujourd'hui, c'est aux gouvernements dans lesquels le FLN était majoritaire, depuis 2002, que l'on doit la paternité. «Ce sont les gouvernements FLN qui ont réussi à faire baisser le taux de chômage de 32 à 10%», conclut-il avant de livrer quelques explications sur la conjoncture que traverse le parti. «Le FLN se porte bien. On s'est bousculé pour rejoindre nos rangs lorsque des partis se payaient des placards publicitaires pour établir leurs listes de candidats », se contentera-t-il de dire pour enfin évoquer la crise qui happe le FLN, la mettant exclusivement sur le compte de la déception qu'ont éprouvée les militants partis en guerre contre lui. La déception de ne pas figurer sur les listes du parti aux législatives avant de tenter de faire croire que le mouvement qui n'en finit pas de faire de grosses lézardes dans le FLN est un… signe de vitalité du parti ! C'est tellement minime que tout finira par rentrer dans l'ordre lors des prochaines réunions organiques, a-t-il assuré, avant de conclure son déplacement tiziouzéen pour appuyer le mouhafad et député sortant, Saïd Lakhdari.