Algérie

Belkhadem, à propos des émeutes: «Des rumeurs malveillantes ont enflammé la situation»



«Nous ne détenons aucune preuve sur une quelconque manipulation intérieure ou extérieure à l'origine des émeutes, mais une chose est sûre, c'est que des cercles ont diffusé des rumeurs malveillantes qui ont enflammé la situation».

C'est ce qu'a affirmé, hier, Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant du président de la République, qui était l'invité de la radio Chaîne 1.

 M. Belkhadem ajoute que même si ces événements ont terni l'image du pays, l'Etat est plus fort. Belkhadem dit ainsi n'avoir aucune certitude qu'un complot ou une campagne est dirigée contre l'Algérie. Tout en s'inclinant à la mémoire des morts et en souhaitant un prompt rétablissement aux blessés dans ces émeutes, le secrétaire général du FLN a dénoncé les méthodes utilisées par les émeutiers et «le recours à la violence et le saccage des édifices publics».

 Reconnaissant la légitimité des revendications, il a appelé les citoyens «à exprimer pacifiquement leurs doléances». Et de dénoncer «les rumeurs exploitées par certains cercles selon lesquelles l'Algérie est un pays riche avec ses 150 milliards de dollars de réserves de change, alors que son peuple souffre de la pauvreté». «Il y a une désinformation», déplore-t-il. «Des milliards ont été mobilisés pour le développement du pays», rappelle-t-il, évoquant le financements des grands projets et des infrastructures et dans le social. Il affirme, à titre d'exemple, que la santé et l'éducation sont gratuits. «Depuis les années 1999, indique-t-il, la paix a été rétablie. Le chômage est descendu à 10% en 2010, année qui a vu la création de 550.000 emplois». Et d'ajouter: «La manÅ“uvre manque dans certains secteurs. Beaucoup parmi nos jeunes préfèrent travailler dans la fonction publique ou être agent de sécurité».

 Et de préconiser la constitution de stocks sécuritaires pour les produits de large consommation. «Il faut, poursuit-il, impulser la production. L'Etat a pris les mesures qui s'imposent». «Il faut mettre en place un dispositif de stabilisation des prix des biens de consommation», soutient-il encore.

 M. Belkhadem prône le renforcement de la lutte contre toute situation de monopole en dehors de l'Etat. «D'autres mesures seront prises pour garantir la sécurité alimentaire», ajoute-t-il. Et de souligner la nécessité de renforcer la lutte contre le commerce informel qui affecte l'économie nationale. «L'Etat, explique-t-il, est en train d'inciter les citoyens à renoncer au secteur informel».

 Invité à s'exprimer sur le projet de loi sur la criminalisation du colonialisme, qui n'est pas encore inscrit à l'ordre du jour du Parlement, M. Belkhadem a eu cette réponse: «Qu'il soit programmé pour la session de printemps ou d'automne de l'APN, l'important est qu'il est de notre devoir de condamner le colonialisme car il relève d'un crime contre l'humanité».

 Interrogé sur les nouvelles dispositions prises par Paris portant sur l'octroi des visas pour les commerçants, le SG du FLN a indiqué que «les relations entre les deux pays ne doivent pas se limiter au seul volet économique mais doivent intégrer également le volet humain, et ce, pour un partenariat gagnant, gagnant». Evoquant les relations algéro-marocaines, M. Belkhadem a affirmé que le Maroc est un pays voisin et frère. «Les relations entre les deux pays doivent être privilégiées», dit-il. Sur la question sahraouie, l'invité de la radio a réaffirmé la position algérienne qui milite pour le principe de l'autodétermination du peuple sahraoui dans le cadre des résolutions de l'ONU.

 Interrogé sur la situation au Sahel, M. Belkhadem a soutenu que «l'Algérie est un leader régional et joue un rôle central vu son expérience dans la lutte contre le terrorisme». Le SG du FLN dit rejeter toute forme d'ingérence étrangère dans cette région. «La présence militaire étrangère près de nos frontières du Sud attire des gens qui vont s'attaquer à ces forces et maintenir un climat d'insécurité», avertit-t-il. Et de plaider en faveur de la mise en place de forces militaires locales et non pas étrangères.

Abordant la crise qui secoue le FLN, Belkhadem a admis que ces tensions sont en partie imputables à l'approche des législatives. Tout en réitérant son soutien pour un 4e mandat au président Bouteflika, Belkhadem explique ce choix par le besoin du pays d'avoir une stabilité. «Il est naturel que Bouteflika, qui est le président du FLN, soit toujours notre candidat», dit-il.

Interrogé sur l'éventualité d'un remaniement du gouvernement après les émeutes qui ont secoué le pays, M. Belkhadem a estimé que cette prérogative relève du président de la République qui est le seul à même de juger de la nécessité ou non de procéder à un quelconque remaniement.

Enfin, le SG du FLN a réitéré la position de son parti pour la révision profonde de la Constitution. «Il faut amender la Constitution en profondeur pour préciser le rôle de chaque institution et de constitutionnaliser le pouvoir de contrôle des institutions et pour aller à plus de décentralisation».




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