Belkhadem a oublié

La femme. Objet d'un éternel rejet. Ali Belhadj voulait en faire une usine de fabrication de bons musulmans.
Le FLN dans sa dimension «humanitaire» trouvait grâce dans la version qui consistait à s'engager sans trop le jurer à donner plus de place aux femmes. Trop de promesses fermes, mais jamais le courage du passer à l'acte. 30%, ce n'est pas la marée anti-hommes. Si le Président parle de 30%, que l'on sache, le FLN de Belkhadem a toujours répété et renouvelé son allégeance au Président. Il doit bien ce qu'il est au Président. Mais Belkhadem a eu déjà à contredire le Président, à lui faire perdre son crédit international. Que l'on soit d'accord ou non avec celui-ci, nous ne devons pas oublier qu'il a été un redresseur et qu'il finira par être un redressé. N'est-ce pas qu'il est bien placé pour savoir que les rapports de force changent et qu'ils ne sont pas fixés une fois pour toutes ' En tant que SG, il a trop duré. Comme nous savons bien que, grâce au printemps arabe, une durée excessive à un poste, celui de président de la République, rend vulnérable même la sécurité nationale, il ne peut qu'en être de même à la tête du FLN, sachant que ce parti a toujours été la vitrine du pouvoir et de la sauvegarde des équilibres au sein de ce dernier. Pourquoi ne pas considérer que ce sont les décideurs qui ont décidé que le FLN devrait faire peau neuve ' Ne sont-ils pas les décideurs les plus influents qui l'avaient mis en place, ou plutôt qui avaient décidé de qui doit partir et qui doit rester ' Belkhadem n'aurait-il pas compris qu'il a été désigné à la tête du FLN et que, aujourd'hui, il a été décidé qu'il est temps pour lui de partir ' Il lui suffit de voir que les redresseurs ont eu l'autorisation de se réunir sans lui et qu'ils ont été protégés par les forces de sécurité. Exactement comme lors de l'époque de la «justice de nuit». S. I.