Belgique: Une Maison des associations algériennes à Bruxelles

L'appel des Algériens de Belgique et du Luxembourg lancé aux responsables, lors de la dernière campagne présidentielle pour avoir un «Centre culturel» a abouti… autrement : la première «Maison des associations civiles et culturelles» est née.

Attendue depuis… toujours, la «Maison des associations» vient d'être inaugurée samedi dernier, à Bruxelles. Il s'agit de l'ancien siège du consulat d'Algérie situé à la rue de Lausanne. L'endroit a subi des aménagements pour la circonstance pour offrir sur deux niveaux un salon d'accueil, une salle de réunion et d'exposition, en plus du bureau de la gestionnaire et d'autres commodités courantes. Financée sur fonds propres de l'Ambassade d'Algérie, la «Maison des associations» est mise, gracieusement, à la disposition de toutes les associations civiles algériennes de Bruxelles, sans exception. Parmi la centaine d'associations algériennes activant sur le territoire belge et luxembourgeois, une dizaine d'entre -elles ont mené, depuis quelques années, un pressing permanent sur les autorités diplomatiques et consulaires pour les impliquer dans la promotion du mouvement associatif algérien. Deux événements ont contribué à accélérer l'aboutissement du projet : le déménagement du siège du consulat pour des lieux plus modernes et fonctionnels et… la dernière campagne de l'élection présidentielle. A l'appel des responsables consulaires et diplomatiques au printemps 2009 qui ont axé leur démarche sur l'importance de la participation à l'élection présidentielle et la liberté du choix du candidat, les Algériens venus nombreux aux rencontres ont martelé leur désir d'avoir un centre culturel ou un endroit où ils peuvent se concerter et s'organiser. L'occasion était appropriée pour faire aboutir leur demande. Des questions ont été soulevées sur la nature de ce «contrat» revendiqué par les Algériens : Faut-il dépendre des moyens matériels et financiers de l'ambassade, donc de l'Etat ? Ou bien faut-il garder ses distances avec les autorités pour plus d'indépendance ? Et puis, peut-on demander aux responsables diplomatiques et consulaires aide et assistance sans craindre leur immixtion dans la vie du mouvement associatif, voire sa «caporalisation» pour des besoins politiques ? Après de nombreux débats, les militants du mouvement associatif ont tranché : passer le deal avec les responsables de l'Etat algérien et garder son indépendance. VÅ“u bien compris et encouragé par les responsables diplomatiques. «Ce siège est le vôtre, vous êtes totalement libres de vous organiser, programmer et de coordonner vos activités», a déclaré l'ambassadeur d'Algérie, M. Amar Bendjema, qui a parrainé l'inauguration de la «Maison des associations». Il a ajouté : «n'attendez pas de miracle de notre part. Nous répondrons avec les moyens du bord si nécessaire, mais vous devez compter sur vous-mêmes en toute liberté.» Parmi la cinquantaine de responsables associatifs qui ont assisté à l'événement, certains n'ont pas caché leur satisfaction. Elles ont promis de faire leurs preuves très vite. Certaines, plus actives que d'autres ont déjà programmé des activités culturelles et des festivités, à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance du pays. Cependant, il faut noter quand même, qu'au sein du mouvement associatif, règne parfois une concurrence et une surenchère entre les partisans d'une distance «polie et respectueuse» par rapport aux autorités algériennes et ceux qui n'arrivent pas à couper «le cordon ombilical» hérité de l'air du parti unique et recherchent, parfois jusqu'à la caricature, la «paternité» des responsables politiques en place. Tant mieux, disent les plus optimistes, maintenant nous allons voir et constater qui est capable de réaliser des projets sérieux et d'avenir. Car, le but étant de promouvoir les intérêts algériens en Belgique et au Luxembourg et d'encourager la coopération belgo -algérienne des mondes associatifs dans les vastes domaines de la Culture tels ceux de la connaissance, de l'échange, de la démocratie, etc. Il était temps pour les Algériens de réunir leurs capacités pour être plus visibles, comme leurs voisins marocains, tunisiens et autres. Rien que pour cela, bonne chance à tous.