Le mouvement associatif algérien, en Belgique, se livre à une curieuse
façon de promouvoir l'image «Algérie» et pour célébrer le 50ème anniversaire de
l'indépendance nationale.
A l'approche du 50ème anniversaire de l'indépendance nationale, le débat
au sein de la communauté algérienne de Belgique sur la façon et la manière de
le célébrer part, pour l'heure, dans tous les sens. Il y a ceux et celles qui
rappellent «l'Histoire» de la guerre de libération en célébrant ses héros
emblématiques, et ceux et celles engagés dans la réconciliation de la mémoire
collective par le moyen de la culture. Tout en promettant de mettre leurs
efforts en commun pour aboutir, au soir du 5 Juillet 2012, pour une célébration
commune, ils se livrent à une drôle de guéguerre de «l'ombre». Ainsi, les
nombreuses associations civiles qui s'invitent, par voie d'Email, à des
réunions de coordinations réciproques ou des manifestations culturelles, s'évitent
royalement et compte, chacune dans son coin, ses sympathisants et soutiens.
Pendant longtemps, le mouvement associatif algérien en Belgique s'est
plaint de ne pas disposer d'un endroit (un siège) commun qui puisse le
rassembler. Le coût de location d'un siège, son entretien et l'insignifiance
des cotisations des éventuels adhérents étaient avancés comme explication au rendement
social (et politique) de son action militante. Voilà qu'à la faveur de «l'Etat»
algérien, les responsables diplomatiques et consulaires ont mis un bel immeuble
à la disposition des «associations algériennes» : l'ancien siège du consulat
aménagé pour la circonstance et baptisé «La Maison Algérie», inaugurée
le 3 décembre dernier. Il a accueilli une première rencontre le 17 décembre. L'appel
à cette 1ère rencontre avait pour but de débattre de la possibilité d'organiser
une manifestation (ou des manifestations) pour célébrer le 50ème anniversaire
de l'indépendance. Mettre en convergence les compétences et moyens des uns et
des autres pour marquer l'anniversaire.
L'initiative revient à Mme Ghezala Cherifi, militante associative et politique, puisqu'elle
est militante du PS belge et fut élue communale précédemment. Si des
associations comme Awsa (femmes maghrébines), AIB (de
jeunesse) ou des anciens moudjahidine ont répondu présents, d'autres
associations, non moins importantes ont brillé par leur absence, alors qu'elles
avaient confirmé leur présence. Ce jeu de «cache-cache» traduit, en fait, une
bataille sourde pour le leadership du mouvement associatif algérien en Belgique.
Ambition légitime, diriez-vous. Sauf que cette course à «l'échalote»
commence à installer un vrai climat de suspicion et de dénigrement qui entache
l'image de l'associatif algérien en Belgique, l'affaiblit et le ridiculise. Chaque
partie vous dira que c'est la faute à l'autre. Ce n'est pas tellement faux. Deux
jours auparavant, le 15 décembre, Melle Mokhtaria Ben
Nourine, présidente de l'association «K-LM –Algérie»,
avait programmé la projection du film «Mostefa Ben Boulaïd», une production du ministère des Anciens
moudjahidine, sans pour autant que d'autres associations lui fassent l'honneur
de leur présence. Et puis, il y a Nabila Belkacem qui réussit, seule et pour la deuxième fois, à
faire venir le groupe chaâbi «El Gosto»
prévu le 14 janvier prochain au palais des Beaux-Arts à Bruxelles. Nabila a toujours fait plaisir aux Algériens de Belgique à
travers la chanson : feu Guerrouabi à diverses
reprises, Abdelkader Chaôu et bien d'autres. Il faut
dire que les responsables associatifs déclarent que les nombreux événements
organisés et qui continueront jusqu'à l'été 2012 entrent dans le cadre de la
célébration du 50ème anniversaire de l'indépendance nationale. Il y aura même
la «Semaine algérienne» en Belgique vers juillet ou septembre. C'est beau, c'est
prometteur mais sérieusement hypothéqué par la susceptibilité et l'égoïsme des
uns et des autres.
D'autant plus que 2012 est déclaré année du Maroc en Belgique avec un
programme varié et riche. Pour l'anecdote, lors de la réunion de samedi au
siège de la «Maison Algérie», un étrange échange entre deux moudjahidine à
propos du Maroc a révélé combien de zones «d'ombre» planent sur la guerre de
libération nationale. L'un des moudjahidine a tenu à rappeler que le consulat
marocain en Belgique délivrait des papiers d'identité aux militants FLN durant
la guerre (le Maroc ayant acquis son indépendance en 1956), pendant que l'autre
relevait l'agression du Maroc en 1963 (guerre des sables). Ces remarques
répondaient à la question de savoir s'il fallait inviter les Marocains aux
fêtes algériennes ou pas. Peut-être faut-il régler la question entre Algériens
d'abord.
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Posté Le : 20/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Notre Bureau De Bruxelles : M'hammedi Bouzina Med
Source : www.lequotidien-oran.com