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Itinéraire n Dans une Belgique qui compte en Europe le nombre le plus élevé de «combattants étrangers» qui alimentent les groupes terroristes notamment en Syrie, par rapport à sa population, il n'est pas aisé pour les familles de savoir vers qui se tourner?En particulier dans la commune bruxelloise de Molenbeek considérée comme un «repaire de djihadistes» aux yeux du monde. La poudrière couve depuis des années: chômage élevé, drogues, petite délinquance et ghettoïsation à deux pas du centre-ville, sans omettre, de l'aveu général, un certain laxisme des politiques et des forces de l'ordre. Ces critiques font grincer des dents le Premier ministre Charles Michel. «Nous n'avons pas en Belgique des endroits où la police n'ose pas circuler dans certaines banlieues, comme c'est le cas en France parce que les voitures sont caillassées», s'est-il insurgé, hier dimanche, à la radio-télévision publique RTBF. Bilal, musulman de 21 ans, sait à quel point les recruteurs de l'EI peuvent être persuasifs. Une douzaine de ses amis, garçons et filles, ont rejoint le djihad en Syrie. «Les recruteurs ciblent les faibles», témoigne-t-il. Ils ont joué avec le sentiment de culpabilité de ses amis et «leurs délires dans les boîtes de nuit», leurs relations avec le sexe opposé et «leurs antécédents avec la loi», un mode de vie déviant au sein d'une communauté appauvrie et conservatrice. Les recruteurs attisent aussi leur sentiment d'injustice face aux interventions occidentales au Moyen-Orient, relève Bilal, qui a résisté aux sirènes djihadistes. Jamal Habbachich, qui préside un conseil de 22 mosquées à Molenbeek, rapporte que les recruteurs abordent les jeunes marginalisés par le biais de tracts qu'ils distribuent dans la rue et sur les marchés. «L'Etat islamique a une stratégie diabolique, satanique, pour attirer les gens à l'aide de sa propagande sur la pauvreté et l'injustice. Puis quand ils arrivent là-bas (en Syrie), il passe à la phase de la guerre», avance-t-il. Pour lui, il reste beaucoup à faire pour former les jeunes, les aider à trouver un emploi et leur donner une échappatoire pour s'exprimer. «Personne ne les écoute, personne ne leur parle», déplore-t-il. Certes, les mosquées collaborent pour prévenir la radicalisation des jeunes. «L'imam met les jeunes en garde : -Attention, si vous prenez ce chemin-là, vous aller détruire votre vie-», explique M. Habbachich dans son bureau de la mosquée Attadamoun. Mais les moyens sont limités pour toucher les plus vulnérables.




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