L'extradition de Abdelmoumène Khalifa du Royaume-Uni vers l'Algérie
serait-elle en train de se dessiner ? C'est ce qui semble se confirmer de jour
en jour à moins d'un coup de théâtre de dernière minute.
En tout cas, une décision sur les modalités relatives à cette extradition
sera prise par la Grande-Bretagne avant la fin de ce mois d'octobre. On avance
même une date: le 24 octobre prochain.
C'est ce qu'a affirmé hier le
ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Tayeb Belaïz, qui s'exprimait en
marge de la séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN), consacrée
au vote de l'ordonnance relative à la Commission consultative nationale de promotion
et de protection des droits de l'homme (CCNPPDH). Cité par l'APS, le ministre
n'a cependant pas omis de préciser que la législation britannique permet à la
Haute Cour britannique de s'opposer à la décision du ministre de l'Intérieur.
Ceci dit, la justice britannique
avait accepté, lors de la séance tenue en juin dernier au tribunal de
Westminster à Londres, d'extrader Abdelmoumène Rafik Khalifa et de le remettre
aux autorités judiciaires algériennes. A l'issue de cette décision, le juge
Timothy Workman avait estimé que l'extradition de Khalifa «ne contrevenait pas
à la convention internationale sur les droits de l'homme». Le juge s'était dit
«convaincu» que les assurances données par l'Algérie quant au respect des
droits de M. Khalifa étaient «fiables et de toute bonne foi». La demande
algérienne d'extradition de Khalifa, rappelle-t-on, est basée sur des documents
relatifs à la falsification de l'hypothèque de la villa familiale et d'un local
commercial et la création du groupe Khalifa. Parmi les principaux chefs
d'inculpation retenus contre Khalifa figurent notamment les cas de vols
survenus au niveau des différentes agences d'El Khalifa Bank sur ordre de
Abdelmoumène Khalifa lui-même, la gestion anarchique et la négligence ayant
caractérisé les transferts de devises sous le couvert de diverses transactions
qui étaient en réalité, selon la liste des chefs d'accusation, des
détournements organisés.
Abdelmoumène Rafik Khalifa a été
jugé par le tribunal criminel de Blida et condamné par contumace à une peine de
prison à perpétuité pour plusieurs crimes en relation avec la gestion d'El
Khalifa Bank.
Il s'était réfugié au
Royaume-Uni en 2003 et fut arrêté le 27 mars 2007 sur le territoire britannique
dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen délivré par le tribunal de grande
instance de Nanterre, près de Paris. Le parquet de Nanterre avait ouvert en fin
2003 une information judiciaire pour «abus de confiance, banqueroute par
détournement d'actifs, banqueroute par dissimulation de comptabilité, blanchiment
en bande organisée». Une autre demande d'extradition a été introduite par Paris
auprès de Londres mais son examen a été gelé, dans l'attente d'une décision
définitive de la demande algérienne. Par ailleurs, et concernant le dossier des
Algériens de Guantanamo, M. Tayeb Belaïz a affirmé à la presse que rien
n'interdisait à ces détenus de rentrer en Algérie. Dans une déclaration faite
en marge de la séance plénière de l'APN, le ministre de la Justice a précisé à
cet effet que l'Algérie «n'est soumise à aucune condition» concernant le retour
au pays des détenus algériens de Guantanamo. Rappelant qu'une commission
nationale s'était déplacée à la prison de Guantanamo et confirmé l'identité de
27 détenus algériens, le ministre a précisé que les détenus faisant l'objet de
poursuites judiciaires seront traités selon le dispositif juridique en vigueur
alors que ceux qui ne sont pas poursuivis par la justice pourront retourner
auprès de leurs familles.
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Posté Le : 01/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Barti
Source : www.lequotidien-oran.com