D'un côté, il y a les députés, notamment ceux du FLN et du MSP, qui font le forcing pour réduire ce taux à 20%. De l'autre, il y a l'Exécutif, représenté par le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, qui s'y oppose. Chacun campait sur ses positions à la clôture, hier, du débat autour de ce projet de texte. En effet, le ministre de la Justice ne veut faire aucune concession sur la question du quota et plaide pour un vote sur le projet initial présenté par le gouvernement. «Je parle au nom du gouvernement et je maintiens la proposition initiale qui exige un tiers de femmes sur chaque liste électorale dans les circonscriptions dépassant 20 000 habitants.
Je refuse la proposition de la commission qui réduit ce taux à 20%», lance M. Belaïz dans sa réponse aux députés. Selon lui, «la situation est catastrophique» et il faut y remédier sans aucun délai. S'appuyant sur des statistiques, le ministre de la Justice a tenté de battre en brèche tous les arguments avancés à la fois par la commission des affaires juridiques de l'APN et par les députés. «Je ne sais pas sur quelles bases s'est appuyé la commission pour fixer ce taux de 20%», lance-t-il. Le ministre critique même la demande d'une «application graduelle» de cette mesure.
Dans ce sens, il fait une comparaison avec la situation en 1962 et celle d'aujourd'hui. «Au sein de l'Assemblée constituante de 1962, il y avait 10 femmes. En 2011, soit près de 50 ans après l'indépendance, on se retrouve au niveau de la deuxième chambre du Parlement (Sénat) avec seulement 7 femmes désignées dans le tiers présidentiel. Il n'y a aucune femme élue au sein de cette Assemblée. Donc c'est une graduation inversée», déclare-t-il.
Rappelant la faible présence de la femme au niveau des assemblées locales et nationales, M. Belaïz précise que 87 pays au monde appliquent actuellement le système des quotas. «Dans ces pays, le seuil minimum pour le représentation des femmes est de 30%», dit-il, en précisant que ce principe a été adopté aussi par la conférence internationale de Pékin (Chine) en 1995, à laquelle a pris part l'Algérie. Revenant sur la référence à la religion et aux pesanteurs de la tradition mises en avant par certains députés pour justifier leur opposition à l'application de cette disposition, le ministre soutient le contraire: «L'Algérie est prête à la parité entre l'homme et la femme. Avant l'élaboration de ce texte, nous avons mis en place une commission, composée de sociologues et d'historiens, qui a étudié ces questions. Cette commission a conclu à l'applicabilité de la disposition que nous avons proposée», argumente-t-il. Et d'interroger : «Pourquoi les traditions et la religion ne sont mises en avant que quand il s'agit de la participation de la femme en politique ' Pourquoi ces arguments n'ont eu aucun effet sur la présence de la femme dans la majorité des secteurs d'activité '» Affichant sa préférence pour l'application de la parité entre les deux sexes, Tayeb Belaïz révèle aussi que le projet «devrait exiger même un quota de femmes au sein de l'exécutif des partis politiques existants et au sein de l'équipe fondatrice des nouveaux partis».
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Posté Le : 17/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Madjid Makedhi
Source : www.elwatan.com