Algérie

Belaïli, la tête vraiment ailleurs '



Au Qatar, en Coupe arabe en décembre dernier, Youcef Belaïli était le dynamiteur qui a permis à l'Algérie de triompher. Ses prestations jusqu'en demi-finale face à l'équipe du pays hôte ont épaté partenaires et adversaires, fans et détracteurs.Sa facilité à surmonter l'adversité et les obstacles, la fatigue et les blessures ont servi la sélection de Madjid Bougherra. Et son but hors normes réussi contre le Maroc en a fait l'incontestable roi d'un tournoi arabe que l'Algérie a remporté haut la main malgré une «petite» finale de la part du natif d'Oran. Face à la Tunisie, Belaïli n'était presque pas apparu sur son couloir, sur le front de l'attaque. Gêné par le système défensif des Tunisiens qui savaient mieux que quiconque de quoi l'ancien Espérantiste était capable, Belaïli était l'ombre de lui-même. Jamais à son avantage, peu entreprenant et pas du tout décisif. Ce soir-là, les Verts avaient plus été aidés par la maestria d'un Amir Sayoud qui démystifiait une arrière-garde tunisienne imprenable. Belaïli, qui aspirait terminer meilleur joueur du tournoi, a perdu beaucoup de points à cause justement de cette morne prestation en finale contre la Tunisie que beaucoup expliquait par son nouveau statut de «joueur libre» à la recherche d'un club plus huppé, européen surtout, que le Qatar SC avec qui il a coupé les ponts au lendemain de la demi-finale de cette Coupe arabe. Depuis, Belaïli s'est éclipsé. Médiatiquement et sportivement. Son père-manager s'affairait à négocier un transfert en Europe qui devenait de plus en plus invraisemblable du fait des offres jugées dérisoires sur le plan pécuniaire. Pour avoir les services de son fils-footballeur, l'agent Abdelhafid Belaïli réclamait une prime de signature en sus d'un salaire annuel d'au-moins 2 millions d'euros. Or, la meilleure offre qui lui serait parvenue d'un club du top 5 européen, Getafe, était de l'ordre de 600 000 euros. Une «misère» devant les offres des clubs du Golfe, aux émirats, Arabie Saoudite ou le Qatar dont Belaïli n'entendait pas parler. Les fausses pistes étant légion, l'avenir de l'ancien joueur de l'USMA redevenait énigmatique au grand dam de la sélection et de Djamel Belmadi qui s'est toujours offusqué sur cette manière de gérer la carrière de son numéro 8. Surtout que le joueur a des échéances très importantes durant le premier trimestre de cette nouvelle année marquée, notamment, par la phase finale de la CAN, les barrages pour le Mondial et éventuellement, une Coupe du monde en novembre-décembre 2022. Aujourd'hui, moins de deux semaines avant la fin du mercato hivernal, un départ de Belaïli en Europe devient impossible et un retour dans un Championnat du golfe Arabique n'offrirait, l'argent mis à part, aucun avantage psychologique et technique à l'international algérien. Suffisant pour réduire sa capacité de nuire lors de ce début de la CA où malgré sa volonté de se surpasser, Belaïli n'est plus ce joueur qui, depuis son retour chez les Verts, «bouffe» ses adversaires directs grâce à ses gestes techniques dont il détient le secret, sa vélocité et son sens du but. Peut-être bien que s'il était libéré psychologiquement de ce fardeau lié à son avenir immédiat, Belaïli aurait été d'une grande utilité à Belmadi et la sélection, d'autant plus que son plus sérieux concurrent sur le couloir gauche de l'attaque algérienne, Brahimi en l'occurrence, déçoit à nouveau après avoir donné des espoirs et à Belmadi et à ceux qui aimaient le voir revenir en sélection.
Il est le «meilleur créateur d'occasions» du tournoi
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, Belaïli dont le rendement fut très moyen lors des deux premières sorties des Verts, respectivement contre la Sierra Leone et la Guinée Equatoriale, est actuellement le « meilleur créateur d'occasions» du tournoi africain. Avec dix opportunités créées, l'international algérien devance le Marocain Sofiane Boufal (9), dépasse le Burkinabé Gustavo Sangaré et le Sénégalais Sadio Mané (6 occasions chacun). Ce classement anecdotique voit nombre de vedettes internationales, comme Salah et Mahrez pourtant très «généreux» à servir des caviars et à provoquer les occasions au sein de leurs clubs.
M. B.


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