Malgré le poids des années et ses obligations internationales, l'ancien
arbitre international Belaïd Lacarne
demeure toujours actif et, en tant que président de la Commission fédérale
d'arbitrage (CFA), il ne ménage aucun effort pour préparer les futures
générations appelées à reprendre le flambeau.
Priorité des priorités pour la
CFA, le rajeunissement ces dernières années du corps arbitral
reste comme la seule issue pour sortir notre arbitrage de l'ornière.
Dans ce contexte, le président de la CFA multiplie les stages et les séminaires en
direction de ces arbitres afin que ces derniers soient à la hauteur de leur
mission sur tous les terrains d'Algérie. Suivons-le dans cet entretien.
Le Quotidien d'Oran.: Comment jugez-vous l'évaluation technique des
prestations des arbitres et arbitres assistants au titre de la phase aller ?
Belaïd Lacarne: L'évaluation technique des
prestations des arbitres et arbitres assistants peut être qualifiée de
globalement satisfaisante, eu égard au rajeunissement du corps et aux difficultés
rencontrées dans l'exercice de leur fonction. Certaines erreurs d'appréciation
commises doivent être circonscrites dans leur contexte et ne doivent en aucun
cas être assimilées à des fautes d'arbitrage relevant de la méconnaissance des
lois du jeu. Force est de reconnaître que la nouvelle génération d'arbitres, en
sanctionnant les fautes, ne fait plus de calcul, même à une minute de la fin où
des fautes sont sanctionnées à l'intérieur de la surface de réparation.
Les erreurs d'arbitrage font et feront toujours partie du jeu, comme cela
est constaté sur le plan international, dans les rencontres de très haut niveau,
sans qu'il y ait pour autant de levée de boucliers, tel que nous le vivons sur
certains de nos terrains. Les insuffisances relevées par nos observateurs lors
de toutes les rencontres de la
Ligue professionnelle 1 et 2 sont enregistrées et
circonscrites pour servir de support à la CFA au cours des journées d'études ou des
séminaires de formation. Nos arbitres et arbitres assistants ont constaté de
visu, lors de notre dernier stage, par le biais de la vidéo, toutes les
situations litigieuses, ce qui a permis à tout un chacun de s'exprimer et de
mieux comprendre l'interprétation des lois du jeu pour une juste application.
Q.O.: Malgré la réglementation en vigueur, le phénomène de la
contestation se perpétue…
B.L: Un phénomène nouveau relevé par l'ensemble des arbitres, les
contestations des décisions exercées en groupe sur les arbitres, allant même à
croire que c'est une nouvelle stratégie mise en place par les joueurs pour
faire pression sur les arbitres. Une vidéo rassemblant les images des
contestations des décisions par groupe de joueurs à travers plusieurs
rencontres a été projetée. Il faut croire que c'est une nouvelle approche des
joueurs. Cependant, pour atténuer ce phénomène pouvant engendrer des actes de
violences, la CFA
a instruit les officiels pour sévir devant de telles situations.
Enfin, la méconnaissance des lois du jeu en constante évolution est en
partie à l'origine des contestations des décisions des arbitres et de certains
comportements antisportifs. La connaissance des lois du jeu permettra la
réduction des actes antisportifs, malheureusement nombreux dans nos
compétitions. L'éradication des actes antisportifs doit être l'affaire de tous.
La Commission
fédérale des arbitres a inscrit dans son programme d'actions des journées
d'étude au profit des staffs techniques, capitaines d'équipe et journalistes
sportifs, qui ne se sont pas concrétisées dans les faits, mais qui doivent impérativement
avoir lieu pour le bien du développement du football national.
Durant cette phase aller, la
CFA a sanctionné quinze arbitres pour divers motifs, à savoir
insuffisances techniques et physiques, manquement à ses obligations, indiscipline...
Q.O.: Un mot sur le rajeunissement du corps arbitral ?
B.L.: Pour revenir au rajeunissement du corps arbitral national, cette
démarche est essentielle dans la réalisation du plan de formation et de
développement initié par la
CFA. Il s'agit d'une alternative incontournable pour préparer
une relève de qualité.
Au fait, combien d'arbitres et d'arbitres assistants restent-ils de la
génération d'avant 2009 ? Une minorité, comme nous pouvons le constater sur
tous les terrains d'Algérie : ce sont les règles du jeu ! Un peu de patience, car
la formation d'un arbitre ou d'un arbitre assistant d'élite de qualité
nécessite plusieurs années : et c'est l'objectif recherché par la CFA. Ne soyons pas pressé !
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Posté Le : 24/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Kadiri
Source : www.lequotidien-oran.com