Algérie

Belaïd Abdelaziz à Oran : " Le problème de l'Algérie est un problème de gestion "


Après la présentation des têtes de listes des différentes communes de la wilaya d'Oran, Abdelaziz Belaïd, numéro un du Front Moustaqbal a prononcé son discours, en étalant ses qualités de tribun.
Sur le volet politique, il soulèvera la question du peu d'intérêt des populations pour le scrutin du 29 novembre prochain. Pour lui, ce désintérêt s'explique en partie par la fraude qui a caractérisé les législatives du 10 mai dernier. " Un rêve s'est cassé " dira-t-il. " Celui de voir le peuple véritable source du pouvoir " ajoute-t-il. Il reconnaîtra qu'il y a au moins une partie au pouvoir qui estime que le peuple n'est pas encore mature pour décider de son sort. Et de conclure, dans une sorte de clin d''il au printemps arabe, en tonnant " il viendra un jour où le peuple imposera sa volonté ". Abordant la situation actuelle de l'Algérie, il parle " d'une situation politique en pleine décomposition ". Dans ce cadre, il évoquera le commerce des listes. Mais ce pourrissement est aussi l''uvre de l'Administration, estimera-t-il. " Cette dernière a cherché toutes sortes de brèches pour casser les listes composées de candidats propres et honnêtes ". Lors de la conférence de presse, l'on apprendra que son parti a présenté 380 listes mais se retrouve finalement avec 340 listes. " A cause des obstacles érigés par l'Administration " expliquera t-il.
Revenant sur le nouveau code communal qui a " dépouillé " l'assemblée élue et le maire de toutes ses prérogatives, il s'est interrogé " comment une délibération par une assemblée investie par la légitimité populaire peut être annulée par un chef de daïra ' ". Sur ce point, il dira que son parti, malgré sa faible représentation au niveau de l'APN, travaillera pour que l'assemblée élue et le P/APC recouvrent toutes leurs prérogatives. Il plaidera aussi pour l'immunité du maire devant " l'arbitraire et l'autoritarisme " des représentants de l'exécutif. Dans ce sens, il évoquera l'existence de lobbys, devenus très puissants et qui se dressent devant les élus. " Depuis les années 90, des fortunes colossales se sont constituées et cherchent actuellement à contrôler tout, y compris le travail des assemblées élues " lance-t-il.
Condamnant la privatisation tous azimuts et le recours aux managers étrangers, il dira " les Algériens sont considérés par les pouvoirs publics comme des handicapés mentaux ". Sur cette lancée, il ajoutera que " ce sont les responsables qui sont incompétents et pas le peuple ". Et d'argumenter " quand une armée perd une bataille, l'échec incombe à ses chefs et stratèges et non aux soldats appelés à appliquer des schémas tactiques ". Toujours dans ce cadre d'idées, il déclarera " les investisseurs algériens vivent le calvaire avec la bureaucratie nationale ". Toujours sur le plan des critiques, Belaïd, sur un ton moqueur, constate " qu'au bout de cinquante ans d'indépendance, l'Algérie a créé un office de gestion de la pomme de terre ".
Ailleurs, à l'Hôtel Oran Center, le numéro un du Front Moustaqbal, nous révèle que son parti compte organiser son premier congrès l'été prochain. Auparavant, une rencontre nationale des élus du parti, ceux qui passeront l'examen du 29 novembre prochain, est inscrite au programme du parti. " Notre but est de démontrer à nos futurs élus que le parti est derrière eux pour les soutenir ". Même s'il est considéré comme le sixième parti du point de vue de recouvrement des APC, Belaïd estimera que sa formation n'a pas encore achevé sa restructuration. Il donnera le cas d'Annaba où le bureau de wilaya a été dissous à la veille des législatives du 10 mai dernier et où le parti n'a pas de représentation.
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