Algérie

Bekkat Berkani, président du Conseil de l'ordre national des médecins: Il faut vacciner les plus de 12 ans



Augmenter la cadence de la vaccination anti-Covid est une nécessité pour faire une rentrée sociale sans danger », a affirmé hier Dr. Bekkat Berkani, président du Conseil de l'ordre national des médecins, lors d'une émission de la radio nationale chaîne 3.«La solution définitive que nous avons toujours soutenu qui soit la plus collective. Donc multiplier les endroits vaccinaux, à défaut d'ériger de grands vaccinodromes, essayer de vacciner dans les lieux de travail, dans les lieux de vie, pour toucher le maximum de population en même temps, pour aller le plus vite vers cette immunité collective », préconise Dr Bekkat. A propos de la vaccination des enseignants dans les établissements scolaires, l'intervenant considère que les avantages sont multiples. Il s'agit, selon lui, de « maintenir les enseignants sur leurs lieux de travail (leur éviter les déplacements, ndlr) », mais aussi pour « recenser le personnel du secteur vacciné ». « L'essentiel c'est de vacciner le maximum de population, pour essayer de faire une rentrée sociale des plus sûres », a-t-il ajouté. L'invité de la chaîne 3 a rappelé que l'Algérie « a subi une 3e vague qui a été des plus dures ». « Nous avons vu qu'il s'agissait de cas graves qui nécessitaient de l'oxygène. Nous avons été surpris par cette demande. Alors il est temps de prendre des mesures préventives et globales ». Pour lui, la « vaccination de manière progressive » laisse le temps « à une pérennisation de la maladie, dans la mesure où le virus circule ». « Alors il faut vacciner en même temps le maximum de personnes, et surtout, en matière d'éducation nationale, parce qu'il a été prouvé que les clusters (de circulation du coronavirus, ndlr), ce sont les endroits où il y a une concentration importante de personnes ». A propos de vaccination des enfants, Dr Bekkat préconise de vacciner les plus de 12 ans. « Vous allez me dire que nous n'avons pas encore terminé la vaccination des adultes. Mais il faut y penser et établir un plan pour cela. Notre problème c'est que nous n'avons pas préparé des plans de vaccination applicables à notre population », a-t-il déclaré à ce sujet.
Pour le président du Conseil de l'ordre national des médecins, « il est temps de prendre les conceptions scientifiques, de les adapter à l'Algérie, en fonction de nos moyens. Dieu merci, nous recevons de plus en plus de vaccins. Dieu merci, le président de la République a insisté sur cette fenêtre de production nationale de vaccins qui va se faire à la fin du mois de septembre et qui va nous permettre une autosuffisance vaccinale ».
Vaincre la réticence: il faut expliquer
Interrogé sur la « réticence des parents à faire vacciner leurs enfants », l'intervenant estime qu'il «faut expliquer». «Quand on a expliqué, dernièrement, la gravité de la situation, les gens se sont dirigés en masse vers les centres de vaccination, et ils ont mis leurs masques dans la rue.
C'est en expliquant aux parents qu'il y a un risque pour leurs enfants, automatiquement ils sont compliants », a-t-il ajouté. Sur le même sujet, Dr. Bekkat a soulevé la question de l'autorisation que les parents doivent donner pour vacciner les plus de 12 ans.
Il estime que « du point de vue légal », il n'est pas possible de vacciner un mineur sans autorisation parentale. « L'Etat a l'obligation de convaincre les parents de vacciner les enfants (de plus de 12 ans) ».
Sur la démarche à suivre, dans ce cas, l'intervenant préconise « une vaccination de masse ». « Vous êtes obligé de vacciner toute une classe. Bien évidemment, dans la mesure où l'enseignant est lui-même vacciné ». Pour cela, il faut, selon lui, « établir des priorités ». « C'est quelque chose de très lourd à faire, du point de vue logistique, mais il faut commencer », a-t-il insisté. Sur la question du nombre de doses pour les enfants, Dr Bekkat partage l'avis du Dr Derrar, directeur général de l'Institut Pasteur d'Algérie, sur la nécessité d'inoculer deux doses. « Cependant, ajoute-t-il, le problème n'est pas tellement dans le nombre de doses, mais dans la disponibilité du vaccin, même si à l'avenir nous aurons de plus en plus de vaccins. Ce qu'il faut, c'est établir un véritable échéancier. Il faudrait que la logistique soit comme un métronome. Qu'on puisse vacciner des classes entières, pas seulement dans les grandes villes, mais aussi dans les zones d'ombre, les campagnes, et les Algériens qui sont, plus ou moins, «oubliés», qui ont eux aussi le droit à la protection vaccinale ».
Ouvrir la soupape un peu
L'intervenant a également soulevé la responsabilité, outre celle des services de santé, du secteur de l'Education nationale. « La programmation de la vaccination (relève) des services de la santé, mais également des services de l'Education nationale. La première étape c'est donner l'exemple pour les enseignants qui doivent se faire vacciner ». A propos du possible déconfinement, par l'ouverture des plages et des lieux de loisirs, décidée par le président de la République, si les chiffres des contaminations continuent à baisser, Dr Bekkat estime « qu'il est temps d'ouvrir la soupape un peu ». « C'est une décision qui est la bienvenue », a-t-il ajouté, appelant également à « l'ouverture du ciel » pour les voyages à l'étranger.


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