En marge de la 2e édition du Salon du livre de Béjaïa, et à l'initiative de l'Association des journalistes et correspondants de Béjaïa s'est tenue une rencontre inédite pour débattre de la problématique de l'écriture, de l'édition et du livre amazigh. Dans une rencontre amicale animée par des auteurs de la région à l'image du romancier et dramaturge Mohand Aït Ighil, du romancier Rachid Hitouche et de l'enseignant écrivain-journaliste Zidane-Yacine et quelques invités dont des poètes, chanteurs et autres passionnés de la langue et culture amazighes. Grosso-modo si les animateurs de cette rencontre ont tous été unanimes sur l'avancée de la question amazighe depuis l'ouverture politique notamment, chacun y voit de son côté la meilleure manière de faire mieux afin de hisser cette langue à son véritable statut. Abordant en premier la question de l'état d'avancement, Mohand Aït Ighil, une analyse rétrospective depuis l'indépendance à nos jours, enregistre avec satisfaction, à l'instar de ses camarades d'ailleurs, l'avancée de la question amazighe même si beaucoup reste encore à faire en le domaine.Idem pour Rachid Hitouche qui n'a pas cessé d'insister sur la renaissance comme facteur de développement, la disposition militante de chaque acteur à tous les niveaux. «Le développement de cette langue passe inéluctablement par «la berbérisation» de l'environnement. Si chaque commerçant, opérateur économique et autres industriels pensent à l'enseigne en tamazight, la langue amazighe aura beaucoup à gagner» dira-t-il en substance. Pour Zidane Yacine, la polygraphie (caractères de transcription) est tranchée en Kabylie même si une confusion existe réellement chez quelques auteurs. Laquelle confusion est née de la diversion que tentent de parsemer les autorités politiques centrales. «Cette question n'est pas à l'ordre du jour chez nous, en Kabylie, elle est tranchée depuis longtemps. Chaque région est libre d'opter pour la polygraphie qui lui convient, mais dans l'unité d'action», dira-t-il. L'autre question abordée était relative au lectorat en langue amazighe et le rôle du système éducatif en la matière. A cet effet, ils étaient unanimes à dire que l'école doit accompagner l'écriture et la lecture en tamazight en plus du rôle que doivent jouer les éditeurs par des actions militantes. Ils relèvent aussi que le caractère facultatif de l'enseignement de la langue amazighe est aussi pour beaucoup dans la limite et du freinage du lectorat.
«On doit pousser l'élève à faire l'effort pour tamazight en optant comme on le faisait avant par des notes de lecture pour les romans en tamazight» ont-ils affirmé. A la fin de la rencontre, les animateurs ont noté quelques recommandations en conclusion qui se résument en l'inscription de cette rencontre dans la durée en parallèle à la tenue dudit Salon du livre, la création d'un fonds d'aide pour le livre amazigh, l'institution d'un prix annuel pour le livre amazigh, faire un audit sur les productions amazighes (théâtre, cinéma, littérature,...), la création d'un journal sur fonds public en tamazight, «berbérisation» de l'environnement par des enseignes et autres panneaux et plaques indicatrices, l'intégration de tamazight à la technologie (téléphonie, Air Algérie et dans d'autres wilayas), création d'une commission de lecture pour l'uniformisation de l'écriture amazighe.
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Posté Le : 30/11/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Boualem CHOUALI
Source : www.lexpressiondz.com