Algérie - Tourisme Divers

Béjaïa, une visite au pays des merveilles



Béjaïa, une visite au pays des merveilles
Bougie...
Quand on entend prononcer le nom de Béjaïa, on ne peut s'empêcher d'évoquer spontanément une foule de hauts faits historiques, civilisationnels et culturels, ou de penser aux multiples curiosités touristiques que recèle cette belle cité : la lointaine Antiquité, la splendeur des Hammadides, les découvertes étonnantes en mathématiques, Ibn Khaldoun, Ibn Toumert, le congrès de la Soummam, la respectable Yemma Gouraya, la célèbre jetée, le phare le plus élevé du monde, les séduisantes Aiguades...
Béjaïa (ex-Bougie) exporta pendant des siècles la cire d'abeilles produite dans les monts de Kabylie grâce à laquelle toute l'Europe s'éclairait aux chandelles ou... bougies.

Saldae...
Située au cœur de l'espace méditerranéen, au débouché de la dépression de la Soummam, à l'abri du cap Carbon, Béjaïa est connue depuis l'Antiquité. Elle fut une des escales maritimes phéniciennes.
Sous le nom de Saldae, Béjaïa est un important port commercial au temps de l'empire romain.
Avec l'invasion des Vandales et la domination byzantine, la splendeur de la ville s'effaça progressivement et elle ne commença à jouer un rôle important que sous la dynastie berbère des Hammadites au XI' siècle, qui fit de la ville un centre de rayonnement culturel du Maghreb et un centre de commerce international.

Naciria…
Le souverain hammadite En-Nacer fut séduit par Vgayeth et il y construisit des palais, des mosquées, des jardins... Il s'efforça à peupler la ville en libérant ses habitants de l'impôt "kharadj" et en organisant la distribution d'eau. En 1090, la Qalaâ des Beni Hammad, près de M'sila, fut envahie par les Hilaliens, ce qui obligea EI-Mansour, fils d'En-Nacer, à la quitter définitivement pour s'installer à Vgayeth qu'il baptisa En-Nassiria (ou Naciria), du nom de son père.

Cité des Hammadites...
Ce fut une époque faste et de splendeur. Le géographe El-Idrissi témoigne : "... les vaisseaux y abordent, les caravanes y viennent et c'est un entrepôt de marchandises. Les habitants sont riches et plus habiles dans divers arts et métiers qu'on ne l'est généralement ailleurs, en sorte que le commerce y est florissant.
Les marchands de cette ville sont en relation avec ceux du Sahara et ceux de l'Ouest... Les habitants se livrent à l'exploitation des mines de fer. En un mot, la ville est industrieuse, c'est un centre de communication..."
D'autres chroniqueurs nous apprennent que la ville était entourée d'une enceinte à sept portes, dont il ne reste que deux.
Le royaume de Béjaïa connut sa période de splendeur entre le XI et les XIVème siècles, rivalisant en grandeur avec les royaumes de Tunis, de Tlemcen et de Taret. D'ailleurs, ce sont ces luttes interminables, si bien rapportées par Ibn Khaldoun, qui affaiblirent ces royaumes.

Béjaïa... Vgayeth...
La ville actuelle s'est construite sur les ruines de l'antique cité. Outre Bab El-Bahr, subsistent de la même époque Bab El-Bounoud, porte flanquée de deux tourelles et le tombeau de Sidi Touati, fondateur au XII' siècle d'une université musulmane.
Quelques pierres et quelques inscriptions gravées dans le marbre, rassemblées au musée, donnent une bien faible idée des splendeurs décrites par les contemporains de l'époque. Heureusement, l'APC de Béjaïa envisage d'entreprendre une campagne de recherches et de fouilles, dont on peut beaucoup espérer.
Toute la vieille ville de Béjaïa est resserrée sur elle même, accrochée aux aspérités de la falaise qui la domine. Cette situation fait le charme de Béjaïa et cette montagne qui se brise brusquement dans la Méditerranée offre, aux portes mêmes de la ville, des possibilités de promenades et d'excursions exceptionnelles. Une route en lacets conduit jusqu'au sommet principal, le pic des Singes, dominant le rivage de 430 m, puis en suivant l'arête, jusqu'au Gouraya, à 660 m d'altitude, où se remarque un fort construit par les Espagnols et remanié par les Turcs. Moins impressionnante, mais sans doute plus belle, se révèle la promenade au Cap-Carbon. La route s'élève lentement à travers un bois des pins et d'oliviers et contourne à mi-hauteur les épaulements de Gouraya, jusqu'à une aire de parking, face à la mer, Un étroit tunnel creusé dans le rocher débouche sur un site merveilleux de falaises et de mer face au cap, ancienne île qu'un étroit pédoncule relie à la terre; un sentier asphalté descend jusqu'au niveau des flots, puis gagne le phare et le sémaphore qui, dressés au sommet du Cap, à 220 m, sont les plus élevés de la Méditerranée. Des criques d'un bleu profond invitent à chausser les palmes et à brandir le harpon...
Un autre sentier taillé à flanc contourne la falaise par le cap Noir et gagne un troisième site célèbre des environs de Béjaïa : l'anse des Aiguades. Cette petite baie tapissée de galets est propice à la baignade.

C'est le lieu de réunion de la jeunesse. On peut y pique- niquer sous les ombrages et dans la fraîcheur d'une source permanente à laquelle les marins de jadis venaient s'approvisionner. Ici, les Espagnols ont débarqué en 1507 avant d'être chassés par Salah Raïs. Des sites d'une sauvage beauté restent à découvrir pratiquement tout au long de la côte et à l'intérieur de la wilaya de Béjaïa : Cap Sigli et sa faune sous-marine, Boulimat et ses plages de sable fin et doré, Toudja et ses sources abondantes, Tichi et ses beaux complexes touristiques, Aokas et sa grotte féerique, Kherrata et ses fascinantes gorges, Kéf rida et ses impressionnantes chutes,...
Assurément, visiter Béjaïa c'est entreprendre un voyage au pays des merveilles.




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