La clientèle a sensiblement diminué à la station thermale Sidi Yahia El Aïdli, comme le souligne M. Senouci, le gérant de la station. « Nous sommes loin de réaliser les rushes des saisons estivales passées où même le lit de l’oued était occupé par des tentes de particuliers qui venaient en famille chercher détente et soulagement à leurs maux », affirme-t-il.
Située au creux d’un massif montagneux dans un paysage enchanteur, la station étale son charme et propose les vertus thérapeutiques avérées de ses eaux. Au bout d’un chemin rocailleux et tracé à même les rocs, apparaît au détour d’un virage le site. D’abord, une lignée de maisonnettes anciennes sont collées à l’une des falaises au relief escarpé et boisé que coupe l’oued Boussellam. Pas très loin se dresse une pièce faisant office de café et d’épicerie en même temps. « On ne cuisine pas ici, mais on vend des produits d’alimentation : du pain, des fromages, des boîtes de conserve et de la limonade », dira le gérant. Les adeptes qui fréquentent la station ne viennent pas tous pour le même objectif. Les personnes âgées, à l’image de da Saïd et son épouse, sont là pour soigner leurs rhumatismes. « Après des soins chez un spécialiste, on nous a conseillé une cure thermale dans cette station aux eaux chauffées naturellement qui apportent des soulagement », nous a-t-on dit, confie le vieux. Les femmes aussi en tirent profit tant cette station constitue pour elles une occasion de sortir du confinement de la maison ou du village pour rencontrer d’autres femmes des autres régions. « Nous avons besoin de sortir de notre cocon pour lier amitié avec d’autres femmes que nous rencontrons dans les séances de bain ou des galas (ourar) que nous animons. De ces connaissances, jaillit parfois le destin de marier une fille ou un garçon », dévoile Na Laâldja, contente d’avoir retrouvé un site dont elle est une habituée. Des jeunes aussi font partie de la clientèle du site. Ils viennent admirer le panorama formé de grottes féeriques et d’un paysage pittoresque. « Je viens souvent chercher calme et détente dans ce site », déclare Hamid, un jeune d’Akbou. Lahlou, quant à lui, s’est déplacé pour une villégiature de quelques jours, mais ne trouvant pas une prise en charge à ses goûts et ses moyens, a préféré passer la journée à la station et se replier le soir sur un hôtel d’Akbou. « J’avais dans l’esprit de m’évader en m’enfermant pour une semaine complète dans cet endroit idyllique, mais faute de prise en charge adéquate, je viens la journée et je retourne le soir passer la nuit à Akbou », explique-t-il. La modernisation des lieux par la construction d’infrastructures d’accueil appropriées et l’aménagement de la route d’accès pourraient contribuer à engranger des bénéfices à même de contribuer à sortir la région de son enclavement, à satisfaire davantage les habitués du site et à séduire par-là même d’autres touristes. Néanmoins, malgré le manque de structures d’accueil dignes de ce nom comme l’hôtellerie et la restauration, l’appel de la nature semble irrésistible pour ces milliers de visiteurs qui fréquentent le site chaque année.
Posté Le : 19/08/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : B. Toufik
Source : www.elwatan.com