Algérie

Béjaïa retrouve le 4e art


9e Festival international du théâtre
Le coup d'envoi de la 9e édition du Festival international du théâtre de Béjaïa a été donné dans la soirée d'avant-hier, dimanche, au niveau du Théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh, dans la capitale des Hammadites.
La ville, carrefour de la culture par excellence, se réapproprie, enfin, son rendez-vous international avec le 4e art. Cette 9e édition est fortement symbolique dans la mesure où elle est dirigée, pour la première fois, par Slimane Benaïssa, et organisée en hommage au grand chanteur originaire de Béjaïa, disparu récemment, Djamel Allam. Un autre hommage sera rendu au grand comédien Sid Ahmed Agoumi. Ce dernier, présent lors de la cérémonie d'ouverture, a déclaré au Temps d'Algérie sa «joie de retrouver Béjaïa».
Il a ajouté que «ce festival est une excellente initiative, surtout qu'il se déroule sous la direction de Slimane Benaïssa qui est un grand homme de théâtre, doté d'une grande expérience. Cela n'augure que d'excellentes choses. La ville de Béjaïa mérite amplement cette relance de ce festival. C'est une ville d'artistes, de théâtre, de culture et d'histoire. J'ai eu le plaisir, depuis l'indépendance, de faire des tournées nationales avec le TNA. Je faisais impérativement escale à Béjaïa. C'était un passage obligé. Là, je retrouve cet immense plaisir de retrouver ce magnifique lieu qui me rappelle plein de souvenirs, et retrouver le public bougiote. Je suis doublement flatté car, à l'occasion, on me rend hommage à l'occasion de ce festival», dit-il.
Hommage à Bouguermouh
La cérémonie d'ouverture s'est déroulée en présence d'un grand nombre de participants ainsi que des représentants des autorités locales. Après le coup d'envoi donné par le nouveau wali de Béjaïa M. Maâbed Ahmed, le tour est donné à la troupe féminine de «aba3th uzekka», venue d'Abkou. Ce groupe composé entièrement de femmes a gratifié l'assistance avec de très beaux chants kabyles du terroir.
Par la suite, c'est la mythique pièce «Hzam El Ghoula», écrite initialement par Abdelmalek Bouguermouh et jouée pour la première fois au TRB en 1987 qui a été jouée. Elle a été remontée sur scène par le metteur en scène Mouhoub Latrèche. Il a également joué le même rôle qui lui avait été attribué par Abdelmalek Bouguermouh. Les comédiens ont été chaudement applaudis par le public, présent en force.
Il faut noter que cette pièce à fait les beaux jours du théâtre régional de Béjaïa.
Elle a reçu plusieurs distinctions nationales et internationales. A propos du programme de la soirée d'ouverture, le commissaire du festival, Slimane Benaïssa nous a déclaré être «très heureux que le public apprécie les deux spectacles de musique et de théâtre. Nous allons également voir, durant tout le festival, de très belles pièces venues de plusieurs pays étrangers».
Le metteur en scène de la pièce, Mouhoub Latrèche se dit également honoré d'avoir l'occasion d'ouvrir ce rendez-vous international. «Ce n'est que justice rendue à Abdelmalek Bouguermouh que de programmer cette pièce en ouverture de ce festival. C'est à son arrivée que cette salle est devenue théâtre régional», dit-il.
La joie de se retrouver
La relance de ce festival a été accueillie avec grande joie par les hommes et femmes de théâtre, rencontrés sur place. C'est le cas du metteur en scène, réalisateur, écrivain et journaliste Arezki Metref. «Je trouve que c'est une excellente chose que ce festival redémarre, et que cela se fasse avec quelqu'un de la stature de Slimane Benaïssa. C'est un gage de qualité.
C'est la première fois que je viens pour ce festival. Cela me permet de revoir le théâtre régional et la ville de Béjaïa que j'aime beaucoup, de ressentir l'émotion de retrouver la voix de Djamel Allam que j'ai vu dans ce même lieu il y a de cela moins d'un an.
Je suis venu pour présenter une pièce de théâtre, et j'espère qu'elle sera bien accueillie par le public», déclare-t-il. A noter que durant toute cette semaine, des pièces de théâtre de haute facture présentées par des troupes venues de Suisse, Italie, France, Belgique, Tunisie, Egypte, et bien évidement d'Algérie seront jouées sur les planches du théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh.
Des conférences intéressantes
Parallèlement à ces spectacles, un programme assez riche de débats, conférences et ateliers de formations sont au menu de ce festival. Les conférences qui seront animées par Ahmed Cheniki sur «Les traces d'Ariane Mnouchkine», Omar Ferhat «La femme dans le théâtre marocain», Chiara Montini sur «Des langues, pas les miennes. L'écriture multilingue de Samuel Becket», Janice Gross sur la «prise de parole au féminin : enjeux du ?je' dans le théâtre maghrébin (algérien '» et enfin Slimane Benaïssa abordera le thème de «Traduire la réalité d'une langue à une autre». Ces conférences forts intéressantes seront données à l'Université Abderahmane Bouguermouh de Béjaïa. Par ailleurs, tout au long de ce festival, le TRB accueillera, chaque matin, des lectures de pièces de théâtre ainsi que des Master class, qui seront animés par une équipe de quatre Belges, venus du conservatoire royal du théâtre de Belgique. Le café-théâtre accueillera également chaque matin à 10h00, les artistes ayant participé dans les pièces jouées la veille, pour des débats.
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