Algérie

BEJAIA, ressources halieutiques: Des potentialités faiblement exploitées



BEJAIA, ressources halieutiques: Des potentialités faiblement exploitées




Le secteur de la pêche et des ressources halieutiques dans la wilaya de Béjaïa renferme des potentialités naturelles inestimables qui malheureusement demeurent faiblement exploitées, faute d’un véritable plan d’investissement. Du coup, il ne faut pas s’étonner que le poisson soit plutôt rare sur la table du citoyen lambda, la rareté étant synonyme de cherté.

La frange côtière de la wilaya s’étend sur une longueur de 100 km avec une production moyenne de 3.000 tonnes par an où le poisson bleu est la ressource la plus dominante avec 80%, alors que les 20% restants représentent le poisson blanc, espadon, crustacés, squale et mollusques.

La production moyenne de la sardine au niveau de la wilaya est de 2.300T/an. En comparant la production avec l’évolution de la flottille, il ressort que la production de la sardine est relativement stable malgré l’augmentation de la flottille.

Cette grande richesse est exploitée par 1.055 marins pêcheurs et une flottille composée de 199 embarcations. Le secteur englobe plusieurs infrastructures composées de trois ports de pêche et d’une plage d’échouage.

Le port de pêche «Mole Abdelkader» de Béjaïa est d’une superficie de 1.4 ha de terres pleines, de quais d’accostage. 465 mètres de longueur sont destinés à 16 chalutiers, 25 sardiniers et 69 petits métiers ainsi qu’un quai de débarquement d’une longueur de 62.5 mètres.

Ce nouveau port réalisé pour un montant financier de 920 millions de dinars comporte des infrastructures qui consistent en une fabrique de glace d’une capacité de production de 5 tonnes/jour, d’un comptoir de vente de matériel de pêche et pièces de rechange, d’un atelier de réparation navale et d’un entrepôt frigorifique qui sera opérationnel après le branchement en énergie électrique.

D’autres projets sont en cours de réalisation avec une halle à marée dont le taux d’avancement avoisine les 50% et des cases pêcheurs avec un taux de réalisation de 80%.

Le port de pêche et de plaisance de Tala-Ilef, dont le montant du projet est de 3 milliards de dinars, avec une capacité d’accueil de 15 chalutiers, 30 sardiniers, 40 petits métiers, 15 navires de pêche hauturière et 50 embarcations de plaisance, projette une production de 11.000 tonnes/an et générera 1.000 emplois directs et indirects.

Bien qu’endommagé par une houle dévastatrice survenue le 14 mars dernier, qui a détruit toute la digue, des travaux de réhabilitation et de protection sont en cours de réalisation, et le port attend d’être officiellement réceptionné.

Le port de pêche de Beni Ksila, dont le montant du marché est de 2.9 milliards de dinars, réalisé par le groupement Meditram/Sotramest, s’étend sur une superficie de 4,8 ha de terre pleine et d’un plan d’eau de 3,5 mètres. La capacité d’accueil pour la flottille est de 20 sardiniers et 60 petits métiers. La production projetée est de 4.200T/an avec 720 emplois prévus. Le taux de réalisation de cette infrastructure a atteint les 15% enregistrant un retard sur le délai fixé de 36 mois.

Par ailleurs, une plage d’échouage a été réalisée pour un montant de 15 millions de dinars avec une plate-forme pouvant accueillir 20 bateaux, avec un aménagement de l’accès à la plage d’échouage et la réalisation de 10 cases pêcheurs dont une aménagée en sanitaires et une autre en point de vente de poisson.

Quelques travaux ne sont pas encore lancés, comme l’alimentation en énergie électrique et en eau potable des cases pêcheurs ainsi que l’assainissement et les VRD du site.

Pour ce qui est de la commercialisation du produit, la wilaya dispose de 69 points de vente de poisson frais qui nécessitent d’être mieux organisés et surtout, mieux répartis à travers toutes les communes de la wilaya.

Une poissonnerie sera également réalisée au niveau du siège de la chambre de la pêche et de l’aquaculture.

Mais le secteur connait d’énormes contraintes dues essentiellement à l’absence de financement par la BADR des projets à vocation pêche initiés dans le cadre des différents dispositifs d’aide et de soutien de l’Etat à la création d’activités
(CNAC, ANGEM et ANSEJ) ainsi que l’absence des locaux pour la vente de poisson dans les normes requises et la non-disponibilité de caisses à poisson en plastique alimentaire en quantité et qualité.

Le secteur de la pêche à Béjaïa ne connaitra un bon qualitatif qu’une fois tous les projets en cours achevés et réceptionnés.


M. Laouer




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