Algérie

Béjaïa : polémique autour d'un festival culturel


La 17e édition du Festival de la chanson amazighe qu'organise l'Assemblée populaire communale (APC) de Béjaïa, du 16 au 20 août prochain, est au c?ur d'une vive polémique. En effet, depuis l'annonce du programme officiel de cet événement culturel par ses organisateurs, les réseaux sociaux ne cessent de s'enflammer quant au maintien d'une telle manifestation aussi "onéreuse" qu'"inopportune".Pour les opposants à la tenue de ce festival, les responsables de l'APC de Béjaïa, à majorité FFS, auraient dû annuler l'organisation de cette 17e édition qui intervient, cette année, dans un contexte inédit, marqué par la crise politique, économique et institutionnelle que traverse le pays. "Nous ne sommes pas contre les activités culturelles et artistiques, mais nous estimons qu'on ne peut pas se permettre des soirées dansantes pendant que bon nombre de militants et de citoyens innocents croupissent toujours en prison", s'indignent certains internautes.
D'autres facebookeurs considèrent, pour leur part, que les élus locaux "ne devraient pas s'amuser à organiser, à coups de milliards, des festivals folkloriques, sans impact culturel, ni économique, alors que leur ville offre une image des plus désolantes, que ses citoyens souffrent de multiples problèmes, tels que la dégradation de l'état des routes, la défaillance dans la gestion des déchets ménagers, la pénurie d'eau potable?".
D'aucuns parmi les activistes sur la Toile préfèrent, quant à eux, partager cette phrase ironique qui en dit long sur leur vive réaction aux promoteurs de ce festival culturel : "À l'APC de Béjaïa, seul le volet culturel fonctionne à merveille ! Pour preuve, le Comité culturel de la commune n'est confronté à aucune contrainte budgétaire ou bureaucratique." La curieuse attitude des organisateurs de ce festival, qui refusent de communiquer le montant de l'enveloppe financière dégagée par la commune pour la tenue de cette 17e édition, n'a fait qu'accentuer la polémique.
Interrogé à ce sujet par la presse locale, le président du Comité culturel de la commune de Béjaïa (CCCB), Ali Zaïdi, un élu du FFS, a préféré maintenir confidentiel le budget alloué à cette édition, dédiée au chanteur kabyle Karim Tizouiar, natif de la région. Cette volonté délibérée de cacher à l'opinion publique une telle information a été perçue par les internautes béjaouis comme "un manque flagrant de transparence dans la gestion des deniers publics".
Afin de dénoncer l'entêtement des autorités locales de Béjaïa à maintenir l'organisation d'un festival controversé, un groupe de citoyens a tenu à organiser, lors de la soirée d'ouverture, un sit-in de protestation devant l'entrée principale du stade scolaire qui abrite l'événement. Les citoyens protestataires ne comptent pas en rester là, puisqu'ils ont appelé à une autre action similaire, prévue pour la soirée d'hier samedi 17 août. En tout cas, le concert de vendredi dernier aura suscité un faible engouement de la population béjaouie.

K. Ouhnia
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