Algérie

Béjaïa Phare du cap Carbon : Un décor de rêve



Béjaïa Phare du cap Carbon : Un décor de rêve
“Accès interdit aux véhicules sauf ONSM”, annonce une plaque fixée à l'entreé d’un tunnel creusé à même le roc. Des individus de tous âges arrivent au sommet d’une montagne rocheuse par vagues ininterrompues.
Ils viennent pour découvrir l’un des sites touristiques de Béjaïa : Cap Carbon. Un site offrant une vue panoramique de la baie de Béjaïa; enchantement garanti donc à ces milliers de visiteurs venus des quatre coins de l’Algérie : verdure affolante, plages sauvages, rochers dentelés, pins bleutés sous un ciel bleu azur en ce jeudi 27 juillet. Voilà plus d’une heure que nous roulons cahin-caha à bord d’une voiture appartenant à un confrère. Notre destination : le phare du Cap Carbon. Nous mettons pied à terre sur un socle promontoire faisant office de parking dont les places se disputent depuis l’ouverture de la saison estivale. Nous sommes à 235 mètres d’altitude. Il est 11h 20. Le site grouille déjà de monde. Face à nous se dresse une montagne de pierre. En avant tout à travers un fort beau chemin en lacet menant non seulement à notre destination, mais aussi vers un lieu prisé par les touristes : la plage les Aiguades. Une crique somptueuse. Le phare qu’on peut d’ores et déjà admirer est maintenant distant de quelques centaines de mètres. Nous cheminons aux côtés de touristes fredonnant des gloses incompréhensibles. Des cohortes bigarrées de visiteurs cheminant vraisemblablement vers l’anse des Aiguards au long d’un sentier élevé et rocheux, des excarpements sinueux, des massif culminant à des centaines de mètres d’altitudes. Depuis ces proéminences, l’on peut admirer au loin les plages de Tamelaht, Tazeboudjt, l’Ile des Pisans, Boulimat et autres. Une corniche bénie des dieux, somme toute.
A mi-chemin du sentier pédestre, une plaque triangulaire portant la mention “Zone militaire, accès interdit” rappelle aux randonneurs la destination à prendre. Ils sont priés de bifurquer à droite, c’est-à-dire vers la plage des Aiguades, voire jusqu’au port pétrolier. L’autre sentier mène au phare. Une destination que nous avons prise avant d’être stoppés dans notre élan quelques mètres plus loin par quatre soldats à bord d’un 4X4. “Nous vous attendions”, nous lance un officier en civil après un contrôle d’identité. Et d’ajouter sur un ton affable : “J’ai laissé des consignes à mes subordonnés pour se mettre à votre disposition. Vous pouvez accéder, ils vous attendent la haut”. Les soldats nous ouvrent la voie, le but : accéder au phare. Nous entamons sans presser le pas notre balade pédestre à travers un sentier qui serpente entre les cols avant d’atteindre notre destination finale. Le phare repose sur un socle-promontoire aux abords escarpés. Après avoir décliné une deuxième fois, nos identités au militaire posté à l’entrée du phare, tout en reprenant le souffle, la voie vers le site s’ouvre devant nous avant de se heurter à cette phrase décevante d’un agent de sécurité de l’ONSM : “Je ne peux vous autoriser à y pénétrer”. D’un ton hésitant, il débite un flot d’explication : “Pour accéder au phare, vous devez, vous adressez au ministère des Travaux publics, il est seul habilité à délivrer des autorisations. je ne peux rien faire pour vous, ça me dépasse !”. Au lieu de figurer sur la carte touristique de Béjaïa, le phare de Cap Carbon reste inaccessible aux touristes, voire même aux journalistes ! Passons outre ! Le phare du Cap Carbon a été construit par les français au 19e siècle avant de devenir à l’indépendance “la chasse gardée” de l’Office national de la signalisation maritime (ONSM), dépendant du ministère des Travaux publics. Du fait de sa situation, le site est sans doute le plus beau de la région car offrant des vues imprenables sur la grande bleue, le pic des singes, l’anse de Tamelaht (les Salines), le fort de Gouraya et le bastion du Cap Bouak. Un décor de rêve à faire partager.


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