Algérie

Béjaïa-Patrimoine archéologique : Opération de préservation et de réhabilitation



Le but premier de ce projet de recherche pluridisciplinaire est de dégager une vue d’ensemble sur l’aqueduc de Saldae et le système d’adduction qui va de la source de Toudja jusqu’aux citernes romaines de Béjaïa.

Il s’agit de faire le point sur les méthodes et les techniques utilisées aussi bien pour déterminer le tracé de l’aqueduc que pour percer le tunnel de Lahbel et réaliser le fameux Pont de l’Hanaït. Des recherches approfondies concerneront le tunnel, son profil, ses dimensions, les méthodes de creusement, les vestiges d’aménagement comme les niches pour les lampes et le nombre ainsi que l’emplacement des puits verticaux permettant d’aérer la galerie. Ce projet de recherche doit à terme aboutir à la production d’une exposition internationale qui sera exposée de façon permanente à l’université de l’eau à Val-de-Marne ainsi qu’à la création à Toudja d’un musée renfermant des pièces originales, des reproductions et des reconstitutions virtuelles avec sons et images. Malgré son importance historique et scientifique, l’aqueduc de Saldae est un monument assez peu connu malgré la multitude d’études dont il fait l’objet. C’est en l’an 137, en effet, que les Romains captèrent et canalisèrent les eaux de la grande source de Toudja pour alimenter la colonie de Saldae, actuelle Béjaïa, fondée par l’empereur Octave en 27-26 avant J.-C. L’acheminent de l’eau sur près de 25 km à travers un relief montagneux tourmenté en utilisant la seule force de la gravité est une gageure que l’on n’a pas encore fini d’étudier de nos jours. D’autant plus qu’elle a donné lieu à des prouesses techniques qui sont restées dans les annales comme, par exemple, le Pont de Tihnaïne dont l’envergure est de 300 m et qui a été construit pour pallier la perte de pente et traverser la dépression de l’Hanaït. Le vétéran de 3e légion Augusta, Nonius Datus, le librator (ingénieur militaire) qui a conçu ce projet de bout en bout a eu également à recourir au percement d’un tunnel de 560 m pour traverser le col d’Ighil Lahbel. Pour la petite anecdote restée dans l’histoire, les équipes chargées de percer le tunnel n’avaient pas réussi à se rencontrer au milieu du fait que les ingénieurs n’avaient pas respecté les plans du Librator. Il a fallu que Nonius Datus revienne de Lambèse où il se trouvait pour faire de nouveaux calculs et réaliser la jonction des deux portions du tunnel. Le cippe romain qui mentionne cet incident a été retrouvé à Lambèse en 1866. Transféré à Béjaïa, il orne actuellement et depuis 1896 la fontaine de la Mairie. Il est à noter que les Hammadites, qui ont transféré leur capitale de la Qalaâ des Beni Hammad dans le Hodna à Béjaïa en 1067, ont très probablement réutilisé ce dispositif d’adduction d’eau en reconstruisant les parties abîmées. Les vestiges de l’aqueduc sont actuellement sous la responsabilité de la circonscription archéologique de Béjaïa, partie prenante de ce projet de recherches pluridisciplinaire.




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