Les opérateurs de l’hôtellerie et du tourisme de la wilaya de Béjaïa viennent de se constituer en association. Les motivations ayant présidé à la création de ce cadre de mobilisation sont nombreuses.
« En premier, énumérera M. Benmouffok, directeur de l’hôtel Résidence Chréa et l’un des fondateurs de l’association, la famille des opérateurs s’élargit d’année en année, il était alors urgent de créer un cadre organisé vis-à-vis à la fois de la population béjaouie mais aussi des autorités. Il s’agit de compléter le travail de l’administration pour faire véritablement de Béjaïa une destination de choix. » Pour cela, les membres de l’association espèrent contribuer à la préparation de l’environnement. Si on qualifie les estivants d’hôtes, il faut avoir la décence de bien les recevoir ou de leur offrir les meilleures conditions d’accueil. Il déplorera le manque d’hygiène, les décharges sauvages qui pullulent même au centre-ville et les chantiers lancés en plein mois d’août, ce qui ne fait qu’augmenter davantage les désagréments de nos invités. « Les opérateurs, a indiqué M. Benmouffok, se plaignent aussi du fait que le secteur manque cruellement d’encadrement qualifié, ce qui se répercute négativement sur la qualité de la prestation. Alors qu’ils sont des milliers, voire des centaines de milliers d’estivants à passer leurs vacances à Béjaïa durant la saison estivale, – période que le ministre du Tourisme souhaite voir s’étaler sur quatre mois – alors que les professionnels du tourisme arrivent difficilement à en boucler quatre semaines. C’est le cas notamment cet été à Béjaïa. » « L’association compte, a poursuivi notre interlocuteur, prendre une part active dans le volet formation afin de relever la qualité. Car même si les équipements sont de plus en plus adaptés aux normes requises, on ne peut pas dire autant du personnel sous-qualifié. » « Un encadrement de qualité, dira l’ancien diplômé de l’Ecole internationale des sciences touristiques à Rome, se traduira inévitablement par une technicité, un professionnalisme poussé depuis l’agent de sécurité ou de l’accueil au directeur d’exploitation en passant par tous les postes intermédiaires. » Quant au plan de travail de l’association, M. Benmouffok fonde tous ses espoirs sur les compétences qui composent le bureau exécutif. Il y a des directeurs d’agences de voyages et de tourisme, des directeurs d’exploitation dans les hôtels classés de la région, qui ont plusieurs années d’expérience à leur actif. « Nous ne voulons pas seulement de souscripteurs mais des adhérents actifs, car notre mission doit être menée dans un cadre le plus large possible », plaide encore M. Benmouffok. Concernant le tourisme réceptif, les opérateurs s’accordent à relever qu’on ne le voit pas venir. Il n’y a que le tourisme d’affaires. Hormis, en effet, les quelques petits groupes d’éclaireurs dans le sud du pays, les adeptes de circuits touristiques restent désespérément rares. Toutefois, le tourisme d’affaires est en progression constante. Les hommes d’affaires constituent l’essentiel des étrangers ayant séjourné en Algérie ces dernières années. A Béjaïa, l’hôtel Résidence Chréa, qui entame sa septième année d’exploitation avec ses 46 unités d’hébergement pour une capacité de 120 lits, enregistre un taux d’occupation moyenne annuelle de 85%. C’est essentiellement une clientèle d’affaires, ce qui explique cette fréquentation constante. La clientèle, nationale et étrangère, continue par ailleurs de fréquenter l’hôtel durant la période estivale. L’établissement n’étant pas soumis au phénomène de saisonnalité, comme les hôtels balnéaires.
Posté Le : 30/08/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Moussa Ouyougoute
Source : www.elwatan.com