L'administration territoriale, les services déconcentrés de l'Etat ainsi que les services publics sont paralysés par une grève. Depuis deux jours en effet, aucun de ces secteurs n'est épargné par un mouvement de grève. L'ensemble des fonctionnaires ainsi que les agents de la Poste, d'Actel et les employés de banque ont répondu massivement à l'appel anonyme d'observer une grève de trois jours. A Akbou, Tazmalt, Ighil-Ali, pour ne citer que ces villes de la haute vallée de la Soummam, aucune administration n'a ouvert ses portes. «Dans l'impossibilité de rassembler tous les fonctionnaires et les agents étatiques pour une manifestation commune, nous avons opté pour une grève afin d'exiger le départ du système», nous dira une syndicaliste de la fédération Snapap des communaux. Cet appel à la grève lancé anonymement sur les réseaux sociaux a quand même eu un écho favorable.Il survient quinze jours après la grève historique de cinq jours qui a fait couler beaucoup d'encre entre ses partisans et ses contradicteurs. Très mal organisée, la grève de cinq jours largement suivie n'a eu pour effet surtout que de pénaliser de larges couches de la société, puisqu' elle a touché des secteurs névralgiques producteurs de produits de première nécessité, comme le pain et le lait. Le tir a bien sûr été rectifié suite à l'appel de nombreuses voix pour laisser ouvertes les grandes surfaces, les boulangeries et les officines pharmaceutiques. Emboîtant le pas à ces appels à la sagesse, des producteurs en agro-alimentaire avaient appelé à la reprise du travail avec comme argument l'approvisionnement du marché.
C'est sans doute pour ne pas tomber dans le piège de la première grève générale que ce deuxième appel n'a concerné que le secteur étatique. Quoi qu'il en soit, cet arrêt de travail de trois jours indique, si besoin est, que le mouvement populaire est loin de s'essouffler, d'autant plus que les manifs hebdomadaires montrent que la mobilisation est toujours intacte. Par ailleurs, la sortie du vice-ministre de la Défense nationale suggérant la mise en branle de l'article 102 est diversement appréciée par la rue. Si certains jugent que les propos du général Gaïd Salah visent à rasséréner la population, d'autres, beaucoup plus nombreux, ne l'apprécient pas, qualifiant l'intrusion du chef d'état-major de coup d'Etat.
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Posté Le : 28/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Arab
Source : www.letempsdz.com