Algérie

Béjaïa : la moitié des églises protestantes fermées



Les protestants ont organisé à deux reprises des rassemblements devant le siège de la wilaya ; et ils ont été soutenus par des acteurs sociopolitiques et de la société civile. Les membres de la communauté et le président de l'Eglise protestante d'Algérie (EPA), Salah Chalah, revendiquent, en tant que chrétiens, leur citoyenneté algérienne et les droits constitutionnels à pratiquer librement leur culte. Ils le font pour ne pas revivre l'année 2008, marquée, pour rappel, par une série de procès qui avaient mis en cause des étrangers, mais aussi des Algériens convertis, poursuivis pour "prosélytisme religieux" et "pratique sans autorisation d'un culte non musulman".Nous nous sommes rapprochés des membres de cette communauté, à leur tête M. Chalah, et ils nous ont indiqué que le nombre d'églises, affiliées à l'EPA dans la wilaya de Béjaïa, est de dix : Aït Melikèche, Ighzer Amokrane, Riquet (Quartier colonel Amirouche à Akbou), Ighrem, Akbou, Chemini, Aït Heyani (commune de Chellata), Akhnak, Béjaïa 1 (sise à la cité Somacob) et Béjaïa 2 (sise à la cité Aouchiche).
Et les églises, qui ont fait l'objet de fermeture, sont Aït Melikèche, Ighzer Amokrane, Riquet, Ighrem et Akbou, soit la moitié des lieux de culte. Aussi, les fidèles des églises de Riquet et d'Ighram ont dû dresser, a expliqué l'un des fidèles, "des chapiteaux (tentes) à l'extérieur de leurs lieux de culte, fermés, pour célébrer leur culte hebdomadaire".
Mais cela n'a pas été sans conséquence. "Cela a valu des poursuites judiciaires à l'encontre du propriétaire du lieu à Ighram", a regretté notre interlocuteur, et ce, pour "exercice de culte sans autorisation. Et il a été condamné, au mois d'août dernier, par le tribunal d'Akbou à une amende de 50 000 DA".
Le président de l'EPA, Salah Chalah, s'interroge : "Quelle solution proposent maintenant les autorités pour ces centaines de fidèles, qui se retrouvent sans lieu de culte ' La Constitution algérienne consacre non seulement la liberté de conscience, mais elle garantit aussi le droit et la liberté de pratique du culte." Plus encore, déplorera-t-il : "On nous exige des autorisations préalables, alors que la commission, censée délivrer ces autorisations, n'existe même pas. Elle n'a jamais siégé."
Et lorsqu'une délégation de l'Eglise protestante s'est déplacée au service de la Drag de Béjaïa pour se renseigner sur les dossiers à fournir afin de se faire délivrer ces autorisations, a indiqué M. Chalah, "les responsables de ce service nous ont dit qu'ils n'ont pas reçu d'instructions dans ce sens de la part de leur tutelle". Donc, l'objectif des autorités, a-t-il ajouté, "est de fermer nos lieux de culte. Il faut préciser que même l'église catholique ne détient pas cette autorisation".

M. OUYOUGOUTE


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