La RN 9 reliant le chef-lieu de Béjaïa aux autres régions est du pays, à savoir Sétif, Jijel et Constantine, est plus que jamais menacée d’engloutissement par la mer.
Le constat est terrifiant au niveau de l’ex-centre hippique, situé à la périphérie est de Béjaïa où l’eau de la grande bleue a pratiquement envahi toute la végétation encore en vie. Le littoral se rétrécit inexorablement à cause de l’avancée fulgurante de la mer.
Les eaux de cette dernière sont à quelques mètres de la chaussée de la RN 9 et il suffit d’une simple perturbation météorologique pour que tout bascule vers la disparition de cet axe routier névralgique, indispensable et pour les populations du Sahel et pour celles des régions situées vers l’Est.
Le phénomène abusif et récurrent de l’extraction du sable y est pour beaucoup dans cette «colère» naturelle. Depuis quelques années, la Méditerranée avale des portions inquiétantes du domaine public, notamment sur le flanc est de la capitale des Hammadites. L’érosion maritime cause des dégâts considérables sur les populations qui, souvent, restent ébahies face aux moyens de lutte quasi-inexistants.
Pour rappel, en 1999, les autorités compétentes au niveau de la wilaya, par le biais de spécialistes en la matière, annonçaient une avancée spectaculaire de la mer de 365 mètres et les causes étaient essentiellement dues à l’extraction du sable justement par des commerçants véreux, arrêtés dans la nuit en flagrant délit de chargement de camions de gros tonnage, au niveau de la plage d’El-Maghra, relevant de la commune de Boukhlifa. L’ex-wali feu Bachir Rahou avait alors requis par arrêté la saisie de tout le matériel composé de chargeurs et de semi-remorques, appartenant aux individus interpellés par la police lors de cette affaire, avant qu’une action en justice ne soit intentée contre les prévenus. Aucune digue de protection n’a, jusque-là, été installée dans les environs, malgré les intentions «rageuses» de la grande bleue. L’on assiste impuissant aux ravages des eaux, semble-t-il, et aucun signal d’alarme n’a été encore tiré du côté des autorités locales.
La population montre du doigt un promoteur qui serait à l’origine de ce désastre. Il a été bénéficiaire d’une parcelle de terrain située sur le domaine maritime, justement dans le cadre du Calpiref pour la réalisation d’un complexe touristique, et ce, depuis des années. Sur place, un immense chantier est érigé, sauf qu’à l’extérieur du périmètre, aucune réalisation n’est encore faite par l’investisseur en question. Deux grandes grues et une immense centrale à béton sont visibles de l’extérieur, mais tout indique que l’activité exercée sur le chantier est autre que celle portant la réalisation d’un complexe touristique. Qu’attendent les pouvoirs publics pour intervenir face à une catastrophe manifeste et imminente, qui risque d’isoler deux régions importantes de la carte géographique nationale?
Soulignons qu’au centre-ville de Béjaïa et justement dans le cadre de l’investissement au chapitre Calpiref, des associations, la population et quelques hommes politiques, dont le député Chafaï Bouiche, activent sans relâche, depuis quelques jours, pour s’opposer à la réalisation d’un hôtel sur un périmètre d’espace vert situé aux 600 logements d’Ihaddaden, un quartier populaire du centre-ville.
Kamel Gaci
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Posté Le : 21/01/2019
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Kamel Gaci
Source : LeSoirdAlgerie.com du dimanche 20 janvier 2019