Algérie - Revue de Presse

Béjaïa L’olive se fait avare



Béjaïa L’olive se fait avare
Publié le 14.01.2024 dans le Quotidien l’expression

Le rendement par quintal a connu une baisse draconienne cette année encore.
Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette faiblesse dans le rendement
La filière de l’oléiculture de la wilaya de Béjaïa a enregistré, cette année, une baisse du rendement des olives et par ricochet, celui de l’huile au quintal. Le constat était unanime, ce vendredi, à la station de trituration Sabi, à Takerietz, l’une des huileries les plus connues de la région de la Soummam. «Ce paysan n’a récolté que 125 kg sur ces cinq oliviers et au final, il a obtenu une dizaine de litres », fait remarquer le conducteur des machines de trituration. «D’autres n’ont récolté que 4 à 5 litres au quintal », ajoute-t-il comme pour soulager le paysan qui venait juste de récupérer son huile. Une année maigre en somme. Non seulement, il y eut peu d’olives, mais l’olive était, elle aussi, avare. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette faiblesse dans le rendement. On avance les conditions climatiques ayant sévèrement sévi au cours de la période de floraison des oliviers, qui a coïncidé avec les vents chauds, provoquant la chute des boutures florales d’oliviers, ainsi que le phénomène de la cueillette anarchique des olives avant leur maturité. « Le rendement au quintal s’est amélioré à la faveur des pluies du début du mois de décembre », souligne un paysan de Souk Oufella, qui attendait son tour. En effet, tous les propriétaires qui ont ramassé leurs récoltes avant les pluies, soit durant le mois de novembre ont eu un rendement catastrophique, renchérit un autre villageois de Seddouk. À l’heure actuelle, la cueillette des olives bat son plein à travers les champs et sur les flancs des monts de la vallée de la Soummam. Des chargements pour la trituration arrivaient sans arrêt. Les localités de Tazmalt, Ouzellaguen, Sidi Aïch, El Mathen, Beni K’sila, Chemini et d’autres régions de la wilaya, qui sont réputées pour leur climat tempéré et ensoleillé. Les habitants de ces localités ont acquis une maîtrise de la culture de l’olive et la conception des oliveraies depuis la nuit des temps. L’huile d’olive de la région de Béjaïa est réputée par sa qualité, son goût inimitable, ainsi que sa richesse en antioxydants. Elle est le fruit d’un savoir-faire ancestral, développé à travers le temps et transmis de génération en génération. Avec plus de 50 000 oliviers, la wilaya de Béjaïa produit, ces dernières années, un quart de la production nationale d’huile d’olive. Vieillies, rabougries, touchées par les incendies, mal entretenues, beaucoup d’oliveraies dépérissent sous les yeux de leurs propriétaires. C’est pourquoi cette année, tout le monde s’est mis au défrichage et à l’élagage des oliviers de toutes les branches vieillies et asséchées. «L’olivier adore la coupe et a besoin d’aération pour pousser et être plus rentable», explique Nordine, un spécialiste en la matière. Avec sa scie, il sillonne les oliveraies à la demande des propriétaires pour assurer une tâche qui, jadis, était l’œuvre des propriétaires eux-mêmes. Qu’à cela ne tienne! Béjaïa garde sa position de leader national.
Arezki SLIMANI



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