Algérie

Béjaîa Hommage au combattant de l’ALN Smaïl Oudjedi



Publié le 06.08.2024 dans le Quotidien l’Expression



Les témoignages de ses compagnons de lutte et de sa famille ont charrié beaucoup d’émotion.

Vingt-huit ans après sa disparition, le Musée du moudjahid de la wilaya de Béjaïa en collaboration avec l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), a jugé utile d'organiser une journée hommage à la mémoire du combattant de l'ALN, Smaïl Oudjedi. Une manière de perpétuer le courage, la détermination et l'abnégation de ce fils du village Il Bathen, dans la région de l'Akfadou, qui fut le terrain de prédilection des moudjahidine de la wilaya et dont la population était animée d'une volonté inébranlable pour libérer le pays du joug colonial. Ce n'est pas sans raison que le colonel Amirouche avait décidé d'en faire son quartier général (QG).

Les témoignages des compagnons de lutte du défunt et la prise de parole de sa famille ont charrié beaucoup d'émotion dans l'esprit de l'assistance. Son épouse, entourée de sa famille ainsi que des habitants du village Il Bathen, a été gratifiée de cadeaux de la part de l'ONM, du Musée du moudjahid et de l'Association du 20 août 1956. Oudjedi Smaïl est né le 30 juillet 1933 et est décédé le 2 février 1996 à son domicile, à Béjaïa. De la France, il avait été dépêché par les responsables du Mouvement national, en septembre 1955, pour rejoindre directement le maquis. Il a été moussebel jusqu'en 1956, avant de prendre du galon, passant au statut de djoundi à l'ALN. Blessé en 1957, lors d'une bataille avec l'armée française, qui a duré trois jours Si Smaïl, comme on aimait l'appeler à Akfadou, avait reçu cinq balles dans le thorax droit, pour traverser le corps par la partie gauche de la nuque, lui causant la perte de la cage thoracique, côté droit, qui ont donné lieu à des séquelles avec l'avancée de l'âge jusqu'à la paralysie du côté gauche. Il a été plusieurs fois monté en grade, sa carte d'identité nationale, signée par le colonel Mohand Oulhadj établie en 1962, le désigne comme sergent-chef. Après l'indépendance, il a été affecté au bureau politique de Béjaïa, étant militaire. Il a été démobilisé de l'ANP, en juin 1966 pour rejoindre le secteur de l'Éducation nationale où il a exercé la fonction de concierge jusqu'à sa mise à la retraite d'office, en octobre 1982, suite à la maladie. Dans les rangs de l'ONM, il était membre de l'Organisation des grands invalides de la Guerre de libération nationale. Il avait été détaché au Malg de 1959 à 1962. À la 324e compagnie de choc, il avait toujours été à la hauteur, par son courage et sa détermination et prêt à tout pour protéger les siens et libérer l'Algérie de l'oppression coloniale. Ce que disent ses compagnons de guerre, tels Hachemi Tagzout ancien moudjahid, venu spécialement d'Alger pour assister à cette journée d'étude consacrée à Si Smaïl Oudjedi, l'atteste à bien des égards. «Si Smail, s'adressant à nous, plus jeunes que lui, nous demandait tout le temps de rester derrière lui, et ne nous avait jamais laissés passer en premiers à chaque fois qu'on sentait un danger», se remémore Tagzout. Si Chérif Hamici ne tarissait pas d'éloges sur le défunt.

« Lors de sa blessure c'est moi-même qui l'avait transporté sur un âne jusqu'au refuge de l'ALN où il a été soigné par la grande dame Louisa de Tifra». Le moudjahid Lounès Bensaoula a indiqué que «Si Smail d'Il Bathen mérite un Wissam watani». À noter l'intervention du moudjahid Lhadj Kaci Challal, qui soutient que «Khali Smail mérite ainsi que les 15 chouhada (quatre de la famille Merad et 11de la famille Oudjedi» tombés au champ d'honneur, des distinctions honorifiques.

Le village des martyrs d'Il Bathen avait été bombardé et tous étaient évacués, soit vers le village voisin d'Aourir ou Imaghdacen...

D'autres témoignages d'anciens moudjahidine on parlé de lui comme d'un grand monsieur, qui avait été la grande fierté à sa femme Malika, ses enfants, ses belles-filles et ses petits-enfants.

En présence de l'ONM, l'Onec, l'Onem, l'Association du 20 août 1956, représentée par Fodil Zeghouati, lequel a rendu un grand hommage à Si Smail. Le directeur du Musée du moudjahid, initiateur de la journée, avec la collaboration des organisations de la famille révolutionnaire, avait ouvert les travaux de la journée et clôturé la session en remerciant toutes les personnes présentes, dont les membres de la famille du défunt ainsi que le comité du village d'Il Bathen.

Arezki SLIMANI


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