Le Fort de sidi Abdelkader est situé dans la partie Est de la ville antique de Saldae, en bordure de mer, sur un promontoire rocheux auquel s’enracine la principale jetée séparant l’avant port du port. Les quais sont occupés du côté sud-est par les bateaux de pêche, et du côté sud-ouest par les garde-côtes de la Marine Nationale. Ce promontoire est le prolongement topographique de la colline de Bridja, autre fois occupée par le palais de la Perle, d’époque Hammadite, à l’emplacement duquel une caserne a été construite par les français, aujourd’hui transformée en lycée.
Sous le Fort la route passe en tunnel, il paraît que c’est une modification faite par l’armée française et cela pour faciliter la circulation et la surveillance des côtés dominés par le Fort.
Le Fort Abdelkader en tant que structure portuaire devait exister depuis la période Antique, mais ce n’est qu’a la période Hammadite qu’on entend parler de lui en terme de « Hisn El Bahr », que les souverains Hammadides ont intégré dans la muraille de la ville.
Selon le récit de Ismail El Arabi, les espagnoles le reconstruisirent de nouveau jusqu’au soubassement. Ils y affectèrent une cargaison de quarante (40) hommes. En tous les cas, ils laissèrent leurs empreintes sur le fort, puisque sur de nombreuses parties on peut actuellement reconnaître leur système constructif.
En 1555 Salah Rais, Pacha d’Alger, assiégea la ville, et s’empara avec difficulté du Fort de la mer après l’avoir bombardé durant cinq jours.
L’arrivé de l’armé Française à Bejaia en 1833 marqua une prise en charge des fortifications existantes. On peut le constater à travers les rapports des officiers qu’on retrouve aux archives de l’armée de terre française au château de Vincennes à paris.
On y retrouve une première description sommaire du Fort Abdelkader faite par le lieutenant Lemercier, en Octobre 1833, puisqu’il le décrit comme un rectangle arrondi à l’une de ses extrémités (56m de long sur18m de large), avec des murailles de 10m de hauteur en moyenne.
Un deuxième rapport, daté du 1er juin 1834, donne plus de précisions sur la présence de :
- Un Etage souterrain, où se trouvent des magasins voûtés et étroits qui servent à l’artillerie.
- Un RDCH, où il y a 04 chambres en très mauvais état.
- Une plate forme supérieure à l’extrémité du rectangle qui regarde la montagne.
Les parapets de cette espèce de cavalier sont percés de 14 embrasures, dont (03) dirigées vers le quai de déparquement, (02) sur la montagne, (01) sur la rade et (05) sur l’anse.
Sur l’état général du fort, il est expliqué que la muraille est en bon état, qu’il n’y a que la face qui regarde la montagne et la partie à gauche de la porte d’entrée qui offrent d’assez grandes dégradations d’où de nombreuses propositions, les années suivantes pour l’aménagement et la consolidation du fort.
Mais une description du Fort, faite par l’Archiduc Louis de Habsbourg d’Autriche qui séjourna à Bougie en 1897, nous renseigne plus sur son état. En premier lieu, il lui donne 03 noms différents :
- Fort de la mer de bougie.
- Vergélète, notons que c’est la première fois qu’apparaît ce nom.
- Et enfin Fort Abdelkader.
Deuxièmement, il parle de citernes et de salles souterraines, mais surtout il nous informe que, suite au séisme d’août de 1856, il a été très ébranlé, d’où peut être l’abandon par les français de tous les projets de réforme, puisqu’il a même été question de démolition.
INSCRIT SUR INVENTAIRE SUPPLEMENTAIRE PAR ARRETE DE MONSIEUR LE WALI N° 478/09 du 25/04/2009.
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Posté Le : 15/09/2024
Posté par : patrimoinealgerie
Source : (Source : Direction de la culture et des arts de Bejaia)