Algérie

Béjaïa cherche désespérément entrepreneurs



Béjaïa se réjouit de séduire des millions d’estivants qui se bousculent sur ses plages et sites touristiques autant qu’elle pleure sur son sort de wilaya qui désintéresse les détenteurs, notamment, des gros moyens de réalisation.

La chose est vécue comme une contrariété : Béjaïa est fuie par les entrepreneurs, surtout de bâtiments et de travaux publics. On s’en plaint au détour de chaque retard de chantiers où l’explication d’absence d’entreprises de grande envergure revient comme un leitmotiv que l’on conjugue à l’absence de main-d’œuvre qualifiée, aux terrains marécageux et accidentés et aux inéluctables surcoûts. De fait, beaucoup d’avis d’appel d’offres sont infructueux, sans écho. Les entreprises ne soumissionnent même pas. Quand elles le font, c’est avec des offres financières au dessus des montants de programmes autorisés. Cela a été vérifié pour le chantier de logements de Sidi Ali Lebhar pour lequel les soumissions de deux entreprises chinoise et turque ont été rejetées. Motif : trop chères. Et se pose ici le problème du faible coût du mètre carré habitable. Il se trouve aussi des entreprises qui abandonnent en cours de route pour laisser derrière elles des chantiers difficiles à relancer. Des entreprises qui donnent l’air de courber l’échine sous un poids trop lourd pour elles autant que les cautions de bonne exécution et de soumission qu’elles sont tenues de verser. Certaines se résignent à prendre tout simplement le statut de promoteurs privés. Les entreprises à l’outil de production plus important se font rares. Pour les chantiers de travaux publics, une seule entreprise pour la production d’enrobé : la SNTP qui en a trop sur le dos. Pour le lot « route » du projet d’aménagement de la RN43 personne ne veut soumissionner, le drainage à l’arrière port n’a été rendu possible qu’à la cinquième consultatio… Dans l’hydraulique, l’outil de réalisation des forages et puits fait défaut. Encore une histoire de coût. Mais pas pour des foreurs syriens qui offrent leurs services à bas prix jusqu’à encourager les forages illicites. L’étape de la prise de conscience de l’importance de cette contrainte de rareté des gros moyens de réalisation, tous secteurs confondus, étant dépassée, le temps est aujourd’hui à l’exigence d’une opération de charme en direction des organisations patronales et autres groupements d’entreprises. Et les pouvoirs publics devront commencer d’abord par revoir les textes et mettre plus la main à la caisse.


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