Algérie

Béjaïa / Chasse Le gibier à plumes se fait désirer



Constat - Chassé à outrance l'hiver dernier, le gibier à plumes, dont l'étourneau, la grive, et dans une moindre mesure, la bergeronnette grise et le merle noir, a brillé cette année par son absence.
Béjaïa, passage obligé et terre de prédilection pour de nombreux oiseaux migrateurs, fuyant dès le début de l'automne, l'Eurasie, pour venir s' y installer, la région n'a pas connu, cette année de grandes arrivées.
A l'exception de quelques petites colonies d'étourneaux, dispersées dans les vergers oléicoles ou à proximité de certaines agglomérations, aucun «essaim» n'est venu cette année réconforter les poseurs de pièges et les faire avec leur passion.
«Depuis le début de l'automne à ce jour, les rares apparitions de ces oiseaux sont alarmantes», se lamente, à cet égard, Farès, un passionné poseur de pièges à passereaux qui endure, cette absence, comme une privation. «La meilleure formation que j'ai observée comptait moins d'une dizaine de sujets», déplore-t-il désappointé, relevant qu'au-delà du plaisir intrinsèque qu'offre leur chasse ou leur piégeage, «leur présence est en soi une animation et un spectacle». Se déplaçant par milliers en cohue compacte, «leurs envolées mouvantes en forme de nuage noir sont spectaculaires. Ils mettent de la joie dans ma vie», s'extasie-t-il, l'âme troublée tel un enfant. Pourtant, leurs effets nuisibles sur les jardins et les vergers, ne sont plus à démontrer. Sur ce point, Farès préfère ne pas s'y attarder, en évoquant beaucoup plus leurs bienfaits. «Ce sont des insecticides vivants hors pairs, des vecteurs de pollinisation reconnus, la meilleure preuve étant le nombre d'oléastres, qui poussent, grâce à eux, dans les champs, parfois au milieu des vignes ou des figuiers, et de plus, ils ne sont là que pour un laps de temps très court», plaide-t-il comme dans un prétoire, regrettant qu'ils aient boudé la région avec autant de force et surtout qu'ils aient été massacrés l'hiver dernier. «C'est ça la cause essentielle de leur rareté», observe-t-il péremptoire. Parmi les causes les plus couramment citées pour expliquer le recul des effectifs de ces oiseaux migrateurs, revient celle de la chasse abusive qui a caractérisé alors la saison. «Le gel de l'hiver dernier et le froid qui a sévi dans les hautes montagnes a fait fuir vers les plaines et les vallées, climatiquement plus douces et plus riches en nourriture, une multitude de colonies d'oiseaux migrateurs. Une aubaine, pour les chasseurs qui s'en sont donné à c'ur joie», explique, en ce sens, Amara Saddek, ingénieur à l'Unité locale de conservation et développement de la faune et flore (UCD), qui durant cette période a vu fleurir et se multiplier et le nombre de traqueurs et leur arsenal de conquête. En plus des traquenards traditionnels, notamment le piège à cerceau (takafets), la tige à lacet (takoulaât), le piège à pierre (l'assommoir) et la glu, «les chasseurs» ont recouru de façon déraisonnée au filet, si bien que ce dernier fortement demandé, a dû voir son prix littéralement flamber au marché, fulmine Saddek, qui estime que «l'oiseau a dû payer un lourd tribut».


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