Algérie

Béjaia : Amine Zaoui présente Le dernier juif de Tamentit Culture : les autres articles



Béjaia : Amine Zaoui présente Le dernier juif de Tamentit Culture : les autres articles
Le romancier Amine Zaoui a présenté, samedi dernier au Théâtre régional Malek Bouguermouh de Béjaïa, son dernier livre Le dernier juif de Tamentit, que d'aucuns considèrent, au-delà de sa philosophie littéraire et esthétique, comme un «plaidoyer pour le vivre ensemble et la coexistence pacifique entre les religions».
Présenté sous l'allure d'un conte polymorphe, le roman déroule la sagacité et l'intelligence de deux religieux, qui au lieu de se crêper le chignon sur leur croyance, préfèrent s'accorder sur l'essentiel : la cohabitation et l'harmonie de la vie commune, loin des querelles de «chapelles». Le contexte en effet se situe au Moyen-Âge, une époque de lumière, dont s'est abreuvée goulûment la région de Tamentit, voire toute celle d'Adrar, carrefour commercial de grande notoriété alors, mais aussi de brassage civilisationnel de grande portée. Amine Zaoui, sans faire dans l'historiographie, en fait une ébauche avant d'énoncer, autant son admiration sur l'esprit d'altérité qui y régnait à cette époque, que sa répulsion de la pensée exclusive et de l'intolérance de l'heure.
«On a assassiné Tamentit et sa pensée», s'est-il révolté lors de sa conférence, relevant que cette opération de sape, appliquée par ailleurs à un chapelet d'autres villes algériennes, se poursuit depuis le 14e siècle, coïncidant précisément avec la pensée triomphante de Abdelkrim El Maghili, auteur de grande controverse religieuse. «Ce n'est pas une leçon d'histoire. C'est une histoire romancée», a argué Amine Zaoui, qui, au-delà de la convocation de l'histoire, a surtout voulu célébrer l'amour et la rencontre de deux êtres, bien que différents dans leur substrat culturel, se laissent consumer par la flamme de la passion et les ébats charnels. C'est cela la vraie vie, semble-t-il suggérer, quitte à paraître «provocateur» aux yeux des puritains. Mais il s'en défend. «Je ne fais pas de la provocation gratuite, mais je provoque pour construire un lecteur averti. Au-delà de la littérature, l'écrivain a un rôle sociologique à jouer», a-t-il affirmé, regrettant que «la pudeur soit prégnante dans la culture maghrébine en général».
Sorti en septembre 2012 aux éditions Barzakh, le roman met en relief, en fait, deux amants se parlant à tour de rôle et évoquant leurs parcours existentiels et ceux de leurs familles respectives depuis des lustres. L'un est musulman, l'autre juive. Ils s'apprécient et s'aiment' Rien d'anormal. Pourquoi bouder alors leur plaisir' en faisant de l'esprit. Le roman exhale un doux parfum des mille et une nuits.


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