Algérie

Béjaïa abrite les 3e rencontres franco-algériennes



Ils sont plus d'une cinquantaine d'opérateurs économiques à  y prendre part. La plupart émargent à  la Chambre de commerce et d'industrie Soummam-Béjaïa. Mais on notera aussi la présence, autour de la table des négociations, d'industriels venus d'Alger, Jijel, Sétif, Constantine et Annaba. Toutes les filières sont présentes : huileries, laiteries et fromageries, conserveries, semouleries et minoteries, fabrication de pâtes… En face, Equip Agro, un réseau de fournisseurs de technologies et services dont la soixantaine de membres sont établis dans la région Rhône-Alpes. Le consortium français propose des contrats globaux ou sectorisés. Cela va de l'étude de faisabilité, de la structuration de projets, la fourniture en équipements, de l'intervention sur tout ou une partie des chaînes de production, une extension, la formation, jusqu'à des installations d'usines-clés en main. Selon Nabil Abid, directeur général d'ABN, une boîte d'engineering et de consulting, membre d'Equip Agro, le consortium a déjà travaillé avec de grosses boîtes de la région.
Des interventions sur des problématiques de fonctionnement, des fournitures et installations de modules de processus de production. Pour M. Abid, s'il y a question de business, «le métier d'Equip Agro, ce n'est pas de vendre de la pièce détachée et du service après-vente mais des usines ou des parties d'usine, donc accompagner l'opération commerciale d'un transfert de savoir-faire». A la question de l'opportunité des agro-meetings organisés en Algérie, M. Abid nous apprend que le premier Salon organisé à  Oran a débouché sur quatre contrats effectifs pour une trentaine de participants et le deuxième qui a eu lieu à  Sétif et qui a regroupé plus de 40 entreprises s'est soldé par cinq contrats signés. A Oran, pour exemple, ABN et Blezat ont conclu la signature d'un projet d'abattoir volaille d'une capacité d'abattage de 200 poulets/heure. Pour la Chambre de commerce et d'industrie de Béjaïa, ces rencontres ont pour effet de rapprocher les manufactures de la région et du reste du pays avec les fournisseurs en équipements et technologies de la région Rhône-Alpes, sans les contraintes de distances.
Ayant remarqué que prédominait dans les discussions avec les partenaires français le côté informationnel et que les opérateurs algériens ne s'avancent pas beaucoup dans la conclusion de contrats effectifs, d'aucuns nous expliqueront leurs réticences par les contraintes d'ordre bureaucratique, liées au foncier. Et pourtant ce n'est pas la demande qui fait défaut. L'offre en produits manufacturés en Algérie reste relativement bien en deçà des besoins.
La couverture, pour exemple, par le produit local est de l'ordre de 95% pour la demande en viandes et poissons, 60% en lait et dérivés, 22% en légumes secs et 20% en céréales. Et à  ce titre, 6 milliards de dollars ont été consacrés à  des importations en produits ordinairement consommés pour y suppléer. Cela sans tenir compte de la demande en produits nouveaux, suggérés par les nouvelles habitudes de consommation. Quant on sait que la seule région de Bordeaux compte plus de 10 000 PME-PMU, l'effort d'industrialisation de notre pays en vue de la satisfaction des besoins de consommation les plus basiques est à  reconfigurer.


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