La rue béjaouie a vibré, hier lundi, pour la deuxième journée consécutive au rythme de deux mouvements de protestation initiés par les anciens rappelés du service national et les travailleurs du pré-emploi.
Les ex-rappelés du service national sont revenus à la charge dans la matinée en se rassemblant devant le siège de la Wilaya et à travers une marche dans les principales rues de la ville. Plusieurs centaines d'anciens rappelés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamiste durant la décennie noire (1995-1999) se sont, une nouvelle fois, mobilisés pour réclamer des solutions à leurs revendications. Les protestataires se sont insurgés contre «le mépris» des pouvoirs publics qui persistent à faire la sourde oreille à leurs doléances. «Nous avons défendu au péril de notre vie la République durant la sanglante décennie. Aujourd'hui, nous sommes marginalisés alors que les mêmes ennemis de l'Algérie que nous avons combattus sont accueillis avec de meilleurs égards», se sont indignés des ex-rappelés rencontrés sur les lieux. Dans leur plateforme de revendications, les protestataires demandent leur intégration dans les dispositifs de loi portant charte pour la paix et réconciliation nationale, un logement et la réintégration de tous ceux qui ont perdu leur travail après leur démobilisation par l'ANP. Ils exigent aussi une prise en charge médicale et le droit à la retraite sur la base d'un calcul de cotisations à compter de juin 1995, avec un appoint de 12 points supplémentaires. Parallèlement à l'action de protestation des ex-rappelés, plusieurs dizaines de travailleurs du pré-emploi, affiliés au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), ont tenu un sit-in devant le même siège de la Wilaya pour réclamer l'intégration sans condition de tous les travailleurs diplômés exerçant dans le cadre des contrats préemploi. Les protestataires exigent l'annulation de la politique du recrutement dans le cadre du pré-emploi et son remplacement par l'attribution d'une allocation-chômage à tout demandeur d'emploi. Dans sa déclaration, le comité du Snapap des travailleurs du pré-emploi demande par la même occasion la comptabilisation des années de travail dans le cadre du départ à la retraite ainsi que la suspension de tous les examens de recrutement jusqu'à l'intégration de l'ensemble des travailleurs diplômés exerçant dans le même cadre des contrats du préemploi et filet social. Ces travailleurs notent dans une déclaration que «cette situation désastreuse se résume à l'exploitation et à l'esclavage des jeunes bénéficiaires de contrats de pré-emploi et du filet social dans le domaine du travail contre une rémunération misérable ces derniers années (..) Elle montre l'échec de la politique de l'emploi des jeunes diplômés menée par le gouvernement, notamment pour les universitaires et les diplômés de différentes disciplines qui se retrouvent chômeurs après la fin du contrat».Par ailleurs, le collectif des travailleurs du préemploi de Béjaïa s'est violemment élevé contre les «tentatives d'intimidation exercées par certains maires, chefs de daïra et responsables de l'administration à l'encontre de leurs collègues qui se retrouveraient sous la menace de résiliation de leurs contrats de travail pour cause de participation aux mouvements de protestation».
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Posté Le : 20/03/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Kersani
Source : www.lesoirdalgerie.com