Algérie

Béjaïa



En prison pour n?avoir pas fait carême Le tribunal correctionnel de Béjaïa a condamné à 3 et 6 mois de prison ferme de jeunes personnes surprises en train de déjeuner en ce mois de carême. L?arrestation des mis en cause, dont une partie a fait l?objet d?une procédure de flagrant délit, fait suite à une note de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) émise la veille du Ramadhan et qui prévient que tout citoyen surpris par les agents de l?ordre public en train de manger de manière « ostentatoire » durant ce mois sera interpellé et présenté devant la justice. L?affaire est autant un sujet de discussion de la rue qu?un sujet d?inquiétude pour des militants d?associations qui préfèrent voir une « atteinte aux libertés individuelles et à la liberté de culte ». En tout cas, de l?avis même des juristes, l?affaire qui vient défrayer la chronique à Béjaïa est une première dans les annales de la justice, et de mémoire de Béjaoui, jamais tel acte n?a fait l?objet d?une telle condamnation. Le dernier verdict a été prononcé le 24 octobre dernier, soit au 21e jour de Ramadhan, à l?encontre de six personnes présentées par la police, dont le propriétaire d?une gargote située à l?Arrière-Port et qui a écopé de six mois de prison ferme pour le chef d?inculpation de « moquerie publique de la religion ». Une semaine plus tôt, les éléments de la police judiciaire ont procédé à l?arrestation de trois autres jeunes non jeûneurs, dont un étudiant et le propriétaire du commerce, dans des conditions plus ou moins similaires à la deuxième interpellation, à l?intérieur d?une autre gargote située à l?intérieur du parc d?attractions, toujours dans la ville de Béjaïa. Selon l?un de leurs avocats, les mis en cause s?étaient attablés loin des regards dans des gargotes « à rideau baissé ». Un argument avec lequel l?on a tenté de battre en brèche l?élément « ostentatoire » de l?acte. A l?Arrière-Port, le petit restaurant se trouve entre un local de l?entreprise de gestion de l?eau et un abattoir. Selon notre source, le lieu qui aurait l?habitude de servir en ce mois de Ramadhan n?a fait l?objet par le passé que d?interpellation pour faire dans la discrétion. « Aucun texte de la loi n?interdit à quinconce de ne pas faire carême pour peu que cela soit dans un minimum de discrétion », estime un des proches des non-jeûneurs condamnés.


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