Algérie

Béjaïa



L?anticipation des « indépendants » La perspective de voir dissoutes les Assemblées élues en Kabylie semble susciter de nombreuses ambitions électorales dans certains cercles « apolitiques ». A l?ombre des débats polémiques introduits par la détermination affichée par le gouvernement de mettre fin au mandat des « indus élus », et même si l?on ne sait pas encore si les élections projetées seront partielles ou générales et si finalement elle auront bien lieu, des échos font état à Béjaïa d?initiatives dont les auteurs veulent se mettre d?ores et déjà en condition pour ne pas être pris de cours. La première remarque est que les tractations, pour l?heure voilées de discrétion, proviennent d?individus ou de personnalités locales qui tentent de miser sur l?effilochage supposé ou réel des tissus partisans pour s?embarquer dans des paris « transpartisans » ou « neutres », et consacrant la formule des listes indépendantes. Des sources nous indiquent, en effet, que cette tendance se remarque notamment dans la ville de Béjaïa où des opérateurs économiques, des animateurs du mouvement associatif, des notabilités locales, voire des délégués des archs ayant plus ou moins gravité autour des sigles politiques, explorent en ce moment la possibilité de mener la bataille électorale en misant tout sur le pragmatisme et des ambitions de développement pour la ville non sans se prévaloir de la distance avec les partis politiques comme argument. Cette tendance, dont les prémices ont pu être, un tant soit peu, observés lors des dernières élections locales (44 élus non partisans ont accédé aux Assemblées de la wilaya), notamment dans les localités de la cote est de Béjaïa, pourrait donc se confirmer et chasser sur le terrain jusque-là occupé par les formations politiques. Dans le fond, elle pose la problématique de plus en plus évoquée du recul d?influence des partis traditionnellement ancrés dans la région, dans le sillage de la crise de Kabylie et de la régression du débat politique. Certains meneurs de ces tractations soutiennent, en effet, que la population est désormais échaudée par l?expérience des listes partisanes, qui sont à vocation politique par définition et qui donc ne prendraient en compte l?aspect du développement et de la gestion de la cité qu?en seconde position. On suggère, en somme, l?amorce d?un virage significatif dans la conception de l?action politique et de la démarche électorale en vigueur depuis le début des années 1990. Ce n?est sans doute pas l?avis des militants partisans qui, eux, regardent la chose avec beaucoup de méfiance et soutiennent que la tendance tend plutôt à consacrer la dépolitisation et le verrouillage de la scène publique. En attendant que se confirme ou se réfute, à l?épreuve du terrain, cet élan des « indépendants », l?opinion intéressée reste suspendue aux mesures que pourrait prendre le Pouvoir sur le sujet. Hormis l?annonce faite par le secrétaire général du FLN sur la promulgation d?un décret de dissolution portant le sceau de la Présidence, aucun autre élément n?est venu étayer la perspective. Le FFS, qui jusque-là donnait l?impression d?une formation qui misera tout sur le maintien de ses élus au sein des Assemblées, a un peu semé le doute en consentant l?éventualité d?un dialogue avec le chef du gouvernement, même s?il a posé les conditions qui sont les siennes. Les déclarations des animateurs des archs qui mènent le dialogue en ce moment ajoutent, pour leur part, des éléments de confusion puisque Belaïd Abrika et ses pairs exigent désormais le départ des élus de l?APN.


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