Algérie

Béjaïa. 3e Rencontres cinématographiques



Reconquête du public cinéphile La 3e édition des Rencontres cinématographiques de Béjaïa, organisées conjointement par les deux associations Project?heurts et Kaïna Cinéma, se déroulera du 12 au 17 juin. Tout semble fin prêt pour accueillir les nombreux invités de l?édition que l?on promet plus dense, du moins aussi animée que les deux précédentes. L?expérience des deux dernières années aidant, l?organisation et l?approche globale de la manifestation sont raffermies ; son contenu davantage défini par rapport aux besoins et attentes captées, à en croire les jeunes organisateurs. « Comme les années précédentes, cette troisième édition se veut tournée vers la création cinématographique algérienne contemporaine et les conditions de production en Algérie », voilà énoncée la vocation du rendez-vous par des promoteurs qui réitèrent qu?ils n?ont pas l?ambition de monter un festival, dans l?acception usitée dans le circuit, du moins pour l?heure. « C?est juste un rendez-vous annuel dont la dynamique pourrait apporter des débuts de déblocage au cinéma algérien », précise-t-on encore. La formule d?organisation adoptée allie donc le volet formation, ciblant des jeunes prospectés selon « le degrés de leur motivation », et la programmation de cycles de projections diversifiées et donnant la part belle aux jeunes talents. Durant cinq journées, des ateliers de travail seront tenus en matinée, au niveau de la cinémathèque de Béjaïa. Les séances, encadrées par des professionnels venus de France, sont ouvertes à des jeunes cinéphiles algériens en provenance de différentes régions du pays. « Cette année, nous avons ciblé une vingtaine de jeunes, avec comme seul critère la motivation et l?envie de vraiment s?imprégner des techniques de conduite de cadres de promotion de la culture cinématographique et des métiers du cinéma », apprend M. Hochiche, président de l?association Project?heurts. Le but des cursus étant de faire émerger de futurs animateurs de cinéclubs, de les outiller en notions et approches pouvant contribuer à réinstaurer les liens perdus entre le public et le 7e art. « Dans un pays où la plupart des salles de cinéma ont été fermées et détournées de leur fonction, le ciné-club apparaît comme une alternative pertinente au vide actuel », analysent les organisateurs. Relancer les cinéclubs Les stagiaires, grâce aux circuits explorés par les deux associations organisatrices, bénéficieront, dans une seconde phase de formation, de stages dans des festivals français. Le cycle est aéré par la tenue d?un cadre distinct et ouvert à la participation du public. Le café-cinéma est conçu comme un espace d?échange convivial avec les réalisateurs qui prendront part aux rencontres. Pour le volet projection, le programme s?articule autour d?une quinzaine de bobines, des courts et moyens métrages notamment qui seront proposés au public, moyennant deux séances quotidiennes en début de soirée (18h et 20h30). Le mythique Tahya ya Dido de Mohamed Zinet (1971) ouvrira le bal en compagnie de Close-up, un court métrage de Nani Moretti, le réalisateur de La Chambre du fils (palme d?or à Cannes en 2001). Des débats en présence des réalisateurs seront animés tout au long des rencontres, qui accordent également un intérêt au film documentaire. Un genre qui reprend de la vigueur ces dernières années, un peu partout dans le monde. Entendues par ailleurs comme un forum d?échanges multidisciplinaires, les rencontres devront par ailleurs recevoir, en sus des animateurs de festivals français (Festival Travelling de Rennes, Festival de Brest...) des réalisateurs et gérants de boîtes de distribution algériens, des acteurs de l?espace culturel et intellectuel dont M?hamed Benguetaf, Amin Zaoui, National, Daho Djerbal, Boudjemaâ Karèche...


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