Algérie

BÉJAÏA


Le port étouffe
Plus de 100 tonnes de produits sont en souffrance au niveau de cette infrastructure portuaire. Ses capacités de stockage sont de plus en plus réduites limitant ainsi considérablement ses capacités d’intervention, le port de Béjaïa étouffe sous le poids des marchandises. Des centaines de milliers de tonnes de produits divers y sont en souffrance. Cette marchandise attend d’être enlevée par ses commanditaires. Depuis l’instruction du chef du gouvernement concernant l’installation d’une cellule de crise, c’est le branle-bas de combat pour venir à bout de cette situation. «Il faut établir un véritable diagnostic de la situation et prendre des mesures pour éviter qu’elle ne se reproduise à l’avenir», indiquait hier M.Achour Djelloul, directeur adjoint de l’Entreprise portuaire de Béjaïa. Notre interlocuteur expliquait hier qu’il y a deux sortes de marchandises au port de Béjaïa: les marchandises en séjour prolongé, en d’autres termes les produits ayant dépassé les limites légales d’entreposage de 4 mois et 21 jours et les marchandises en souffrance. C’est cette dernière catégorie de produits qui est actuellement traitée en priorité par la cellule de crise. 1200 tonnes de sucre avarié, un conteneur de viande, 196 conteneurs de bière impropre à la consommation, des fruits, des jus, des pommes, de la pomme de terre, autant de produits qui, non seulement occupent une grande partie de l’espace portuaire mais aussi représentent un véritable danger pour la santé publique. On a en mémoire l’évacuation de cannettes de bière vers la décharge de Boulimat durant les années 90 qui avaient donné lieu à une intoxication. D’où la nécessité d’agir vite et de manière efficace. Les gestionnaires de l’EPB ont engagé des discussions avec les autorités locales pour dégager les solutions nécessaires au désengorgement de l’espace portuaire. S’agissant parfois de produits périssables, la santé publique demeure menacée. Il s’agit donc d’aller vers l’évacuation, la destruction ou la vente aux enchères des produits. Ce n’est pas du tout facile lorsqu’on connaît le cas du sucre avarié qui est toujours sur place. A ce sujet, une opportunité se profilerait à l’horizon. «Un preneur espagnol s’est manifesté pour en faire de l’alcool», soulignait hier le directeur adjoint de l’EPB. Il est donc urgent d’agir d’abord pour le désengorgement de l’enceinte portuaire puis pour la gestion courante en relation avec la manipulation, le stockage et la surveillance de ces produits ainsi que leurs coûts financiers. Légalement, la marchandise revient de droit au port de Béjaïa.Au problème de la marchandise en souffrance s’est greffé celui des produits en séjour prolongé. Cette marchandise est principalement sidérurgique. Des bobines à papier, du rond à béton, des poutrelles, des cornières, du bois (blanc, rouge et contreplaqué), des engins roulants et des marchandises dangereuses, à l’instar du dioxyde de carbone (13 palettes), des fûts de produits dangereux, à l’image de la colle ou des bidons d’ammonium et bisulfite bouclent cette nomenclature. La non-conformité aux exigences du client, (différence entre les spécifications du client et la qualité de marchandises fournies), l’absence ou le manque d’étiquetage, les contentieux financiers, sont autant de raisons qui ont induit l’actuelle situation du port de Béjaïa. Une situation fort pénalisante aussi bien pour la structure portuaire que pour l’économie nationale en général.
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