Le mercure s’affole
Le thermomètre a affiché 42° hier vers 13 heures. La vie a donné subitement l’impression de vouloir s’arrêter.C’est vers 23 heures, dans la nuit de lundi à mardi qu’un vent chaud a commencé à souffler. Il le faisait avec une certaine violence et par intermittence. Les volets des fenêtres et les portes mal fermées ont commencé à claquer. Les nuits à Béjaïa cet été, furent relativement agréables. Les appartements ont bénéficié d’une fraîcheur nocturne étonnamment clémente. «J’ai dû me réveiller pour me couvrir. Il faisait froid cette nuit.» Une formule que l’on entend et qui revient sur toutes les lèvres que l’on soit au bureau, au marché, au café...autant simplement au cours d’une discussion entre copains. Il est vrai cependant, que la petite grenouille du thermomètre aurait plutôt envie de grimper quelques marches ces jours-ci mais particulièrement pendant la journée. Hier ce fut le summum: 42°C à 13 heures. Casquettes, couvre-chefs, mais surtout le chapeau de paille traditionnel qui fait son apparition durant la saison estivale en Kabylie, sont de sortie. Ils protègent de l’insolation et réduisent l’intensité des rayons de soleil qui vous mord la nuque et le cuir chevelu. La fréquentation des rues est sensiblement réduite. Cela se repère à vue d’oeil. Les magasins ne connaissent pas l’affluence des journées du mois de Ramadhan. Il fait chaud. Trop chaud même. Le coup de sirocco. Les transports publics sont moins utilisés. Dans les rues on marche vite, on préfère rentrer chez soi ou rester sur son lieu de travail, pour profiter de la climatisation. Les plus téméraires, les moins affectés par le jeûne et ceux qui, psychologiquement, prolongent leurs vacances, vont à la plage. Le Ramadhan ne semble pas les décourager. Les horaires sont toutefois aménagés en fonction de cet événement et de la pratique religieuse. La place la plus prisée par les Bougiotes est celle des Aiguades. Ils s’y rendent l’après-midi à partir de 15 heures pour deux ou trois heures. Ils y vont surtout pour se rafraîchir. «Nager pendant des heures cela fatigue et donne soif», nous fait remarquer l’un deux. La plage des Aiguades a cet avantage sur ses rivales d’Aokas, de Tichy, Boulimat, Bakaro ou Souk El Tenine, celui de jouir de la proximité de la ville, mais elle bénéficie surtout de l’ombre fournie par les arbres de la forêt du parc protégé de Gouraya. C’est au contact de ce majestueux site que la population béjaouie se ressource. Une manière aussi d’oublier ce calvaire qui continue à rythmer leur quotidien: le manque d’eau et d’électricité. Pas plus loin qu’avant-hier, et probablement hier, certains quartiers ont été plongés dans le noir. Les robinets quant à eux sont à sec. Il fait chaud et même très chaud à Béjaïa.
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Posté Le : 10/09/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed TOUATI
Source : www.lexpressiondz.com