BÉJAÏA

Il était une fois un plan d’aménagement
Ce plan qui devait métamorphoser la ville n’a pas encore livré ses «secrets». Présenté en septembre 2007 en présence des autorités locales et de wilaya, le Plan de développement et d’aménagement urbain (Pdau), conçu par le bureau d’études Axxam, était perçu à l’époque comme une vision à même de redonner à la ville de Béjaïa son statut de ville touristique.Étouffant, encombrée et manquant visiblement d’espace, Béjaïa devait connaître un développement sur tous les plans afin de répondre aux exigences de ses habitants mais aussi de ses nombreux visiteurs qui la choisissent en pareille période. La Pdau allait permettre à la ville de Yemma Gouraya de respirer. Ce plan se présentait alors, de l’avis des présents, comme une bouffée d’oxygène.Ce plan avait inclus, outre la commune de Béjaïa, les municipalités de Oued Ghir, Tichy Toudja, Boukhelifa, Thala Hamza et El-Kseur qui se trouvent dans sa périphérie. Cette esquisse était, en soi, une solution au problème du foncier qui bloque toute initiative d’investissement et d’expansion de la ville. Les communes voisines étaient donc là pour suppléer les insuffisances de la capitale de la Soummam.C’était d’ailleurs, à partir de ce plan qu’est venue l’idée de l’implantation de la résidence universitaire d’El Kseur, du campus d’Aboudaou, respectivement dans les communes d’E Kseur et Thala Hamza. Aujourd’hui encore, la même vision est partagée quant à la construction du futur CHU de Béjaïa, en sus de quelques infrastructures pédagogiques prévues dans ces deux localités qui tendent à devenir les voies de secours pour une capitale dépassée par l’ampleur du développement, tous azimuts. Sous l’intitulé «Béjaïa, un portail sur le monde», cet important projet de développement visait à «substituer la coopération à la concurrence». En d’autres termes, il s’agit de la réalisation de grands projets structurants qui peuvent réellement changer le visage de la ville et celui de toute une région qui a longtemps évolué au ralenti. En effet, le plan n’a rien laissé au hasard. De la réalisation d’un centre d’enfouissement technique jusqu’aux 100 ha pour l’industrie cinématographique (Boukhelifa), en passant par la réalisation d’un palais des congrès au niveau des 4 Chemins, de celui des expositions à Iryahen et d’un autre, pour les sports à Thala Hamza, autant d’idées qui ne peuvent qu’augurer d’un avenir meilleur pour la Basse Kabylie. La commune de Oued Ghir qui appréhende le projet du centre d’enfouissement technique, bénéficiera, selon toujours le même plan, du marché de fruits et légumes de gros, du complexe ferroviaire et d’une zone de stockage et d’entreposage à Taourirt Larbaâ.A Béjaïa-ville, il est proposé la réalisation d’un central business district, un tramway, des centres et instituts de formation, des lignes téléphériques, des parcs de loisir dont un océanographique, des hôpitaux spécialisés sans compter des aménagements rigoureux sur le plan des infrastructures routières et voies de communication, dont l’autoroute El Adjiba-Béjaïa et l’élargissement des RN75 et 24 pour contourner la ville de Tichy.Au niveau de la commune d’El Kseur, il est recommandé la réalisation de gares intermodales. Autrement dit, la ville d’El Kseur va jouer le rôle de pôle industriel, Toudja et Boukhlifa vont être un grand refuge naturel et de loisirs, la côte Est fera figure d’une zone touristique de moyen standing pendant que la côte Ouest abritera le tourisme de haute gamme.Avec le changement à la tête de la wilaya, la question de savoir où en est ce projet se pose d’elle-même. L’action des Assemblées locales et de l’exécutif de wilaya s’en inspire-t-elle? Il est encore trop tôt d’en parler du moment que les autorités locales s’attellent, à présent, à parer au plus urgent.