Begoub reconstruit son pont et rouvre ses relais villageois

L'ancien pont reliant le village de Begoub, au chef-lieu de la commune via Iguer Athmane, Oulmouthen...construit peu après l'indépendance, ayant cédé il y a quelques années, a isolé totalement ce village , le renvoyant à l'enseigne colonialiste de l'ère de la révolution où il était déclarée «Zone interdite»Désertée, elle fût gagnée par la forêt, la belle voie, tant convoitée pour ses raccourcis arpentés avec plaisir, distinguée par la beauté de ses sites, devint impossible d'accès, ...sombrant dans un profond oubli, très vite réoccupé, et emplit par l'?uvre de la vie. Refusant cet état de fait, l'association des sages du village, la forte adhésion et participation des jeunes, et l'apport financier des citoyens, seront des atouts non moins négligeables, pour le lancement de l'entreprise de la reconstruction du pont. « La mission n'était pas de tout repos dira le président, dès lors où nous manquions de tout. Nous n'avions en fait, que la volonté », dira le jeune président Mohand Ahmane qui avouera s'être totalement conquis par cette entreprise, au point même d'en faire son crédo. Un défi partagé, qui sera largement aidé financièrement par les citoyens et un volontariat en non stop des jeunes du village. Progressivement, ce qui était une impossibilité, se dessinait et sortait du sol au fil des jours. Il fallait, élaborer des plan de l'ouvrage, envisager sa faisabilité, prévoir ses contraintes, approvisionner en matériaux... la réflexion est vite rattrapée par l'action dont il fallait faire appel davantage aux concepts d'écoles, et éviter autant que se peut le bricolage. Le projet a conquis les esprits que même des revendeurs de matériaux, des entreprises...ont pour leur part, opéré remises et aides pour la conception finale... de l'ouvrage. L'opération, n'est certes pas achevée nous dit-on dès lors qu'il convient désormais de relier le village et opérer sa jonction avec l'ilot des hameaux de Lajvar, Tiwidiwine, par l'allée montante vers l'ancien village Thadarth, et par la même relier cette piste forestière à la route mère qui traverse deux autres grandes localités, avant de déboucher au centre-ville. Une voie fortement empruntée par nos aïeux qui a fini par céder au temps et à l'oubli démettant toutes ces localités. «A y abrid tsun medden... yamghi- d lahcic di latrik» (ô route désertée par les passants, que d'herbe a poussé en ton tracé), chantait le poète, qui devrait faire volte face, face à toute cette volonté tenace, et travaux herculéens, dont en sont venus à bout ces jeunes, résignés à rebâtir les voies et les passerelles de cette zone, s'inscrire dans la postérité, émarger à d'autres succès à l'indicatif de cette région qui fut « citadelle incontestée des moudjahidine » bien que négligée quelque peu, par ses édiles, mais pas par l'histoire, qui lui témoignera grandeur et à ses fils, bravoure.