"Bee Home" ou la culture dans la convivialité

Bee Home est un endroit où les personnes éprises de littérature et de culture peuvent se rencontrer et discuter autour d'un café ou de sucreries fabriquées maison dans une ambiance bon enfant. S'apparentant à un café littéraire, "Bee Home" est un espace ouvert au public sans restriction, sans a priori, mais où seul l'amour des belles lettres réunit ceux qui le fréquentent.Ne connaissant pas de frontière de langue ou de culture, l'endroit est vite devenu le rendez-vous des amateurs du verbe ciselé et pour ceux qui ont la littérature en partage. Composé d'une petite salle où sont installées des tables et des chaises, il est décoré de tableaux à l'effigie de Guerrouabi et de Faïrouz, ainsi qu'une étagère chargée de livres et quelques babioles, etc. De petits groupes de jeunes garçons et filles viennent s'attabler et discuter autour de boissons et de gâteaux chocolatés tout en prenant des selfies les montrant sous différents angles. C'était plutôt la discussion animée entre les membres d'un groupe échangeant dans la langue de Shakespeare qui a attiré notre attention par l'intensité de ses échanges. À notre question de savoir si le groupe a apprécié la conférence animée par l'invité de mercredi, la réponse de l'un des membres était affirmative pour avoir apprécié la manière avec laquelle les ponts entre les présents ont été établis. "Pour moi, qui écris en langue anglaise, la présence de M. Kaouah a créé en moi l'envie de me mettre à la littérature de langue française. D'ailleurs, je vais suivre les conseils qu'il m'a donnés pour trouver un éditeur en Algérie ou ailleurs", confiera le jeune Yahi Abdelmadjid. Venu passer quelques jours de vacances parmi les siens, Madjid Kaouah, écrivain et journaliste, a été le premier invité de cette rentrée littéraire de Bee Home. Il faut rappeler que M. Kaouah s'intéresse à la littérature algérienne d'expression française ; il est aussi connu pour ses publications consacrées à l'anthologie de la poésie algérienne d'expression française et pour ses nombreuses contributions et collaborations avec les titres de la presse nationale. Situé au quartier Tabou à Médéa, Bee Home a ouvert sa porte en mars dernier à l'initiative d'une dame qui avait pour voisine Mme Eveline Lavalette, épouse du doyen des journalistes, Abdelkader Safir. Militante de la cause nationale, Eveline s'est éteinte le 25 avril 2014 en son domicile à Médéa où elle a toujours reçu ses amis, compagnons de lutte et hommes de lettres et de culture. Pour rappel, la militante avait publié, une année avant sa disparition, un ouvrage intitulé Juste une Algérienne, comme une tissure, préfacé par l'écrivaine Ghania Mouffok, un livre consacré à ses années d'enfance et de militantisme.

M. EL-BEY