Algérie

Bédoui, Louh, Habba et les téméraires résistants



L'ancien Premier ministre Noureddine Bedoui et l'ex-secrétaire général de la présidence Habba Okba ont été auditionnés en qualité de témoins dans le dossier de Tayeb Louh. Le premier a été entendu sur une affaire portant sur un litige familial pour lequel il aurait sollicité l'aide de l'ancien ministre de la Justice. Le second, lui, a été interrogé sur le limogeage de l'ex-président de la cour de Ghardaïa qui refusait des instructions de Tayeb Louh durant les législatives de 2017. C'est ce que nous apprend une information parue dans le même espace, le Periscoop du Soir d'Algérie dans sa livraison d'hier. Voyons d'abord la première information et ce qu'elle renvoie comme « souvenirs ». On savait nos gouvernants corrompus, voleurs, faisant très peu cas de la loi et de la justice dans leur rapport individuel aux services de l'Etat et dans la défense de leurs intérêts personnels ou ceux de leur clan, ce qui, souvent, veut dire la même chose. Mais que voulez-vous, il y a toujours quelques âmes candides jusqu'à l'archangélisme pour trouver des « limites » à ces gens, sans doute pour ne pas imaginer le pire. Dans le cas précis, ils devaient alors se dire qu'un Premier ministre, même loin de la vertu, devrait quand même faire l'économie de quelques esclandres moralement dégradants jusqu'à l'os et matériellement peu rentables, comparés à l'entendue des « opportunités » d'enrichissement que leur procure leur posture de privilégiés. Eviter par exemple la confrontation avec leur propre famille pour des « broutilles » comme dans le cas de Bédoui. Les candides ont depuis un moment déchanté. Maintenant, ils ont quand même une consolation : dans les moments les plus terrifiants de leur puissance, il y a une brave famille qui a affronté un Premier ministre devant la justice, le contraignant aux seuls moyens qu'ils connaissent, la justice des plus forts, sans état d'âme actionnée pour les intérêts du régime et sa clientèle. Ça aurait pu nous rassurer ou juste nous mettre un petit baume au c?ur mais on l'a rarement su. La seconde information est encore plus éloquente même si elle est de la même nature. Elle nous apprend qu'un président de cour de justice, de Ghardaïa en l'occurrence, a opposé une vaillante et téméraire résistance à son ministre qui, en plus, de sa fonction de garde des Sceaux, est notoirement connu pour être dans le tout premier cercle du clan présidentiel. Le brave et courageux magistrat aurait ainsi refusé les injonctions de Tayeb Louh lors des législatives de 2017, ce qui a provoqué son limogeage. Il mérite tout le respect, d'autant plus que dans son « secteur », l'historique des « résistances » n'est pas particulièrement volumineux. Il y a des infos importantes qui passent inaperçues. Pour le devoir de mémoire et de reconnaissance, elles doivent un jour mériter plus d'attention.S. L.


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