Si ce n'est pas une voie sans issue, c'est que ça y ressemble fort. C'est en effet un véritable trou noir dans lequel se sont fourrées les autorités du pays depuis qu'Ahmed Ouyahia s'est fait démissionner pour que, ensuite, la pression retombe sur Noureddine Bedoui pour gérer les affaires du pays.Depuis que le plus impopulaire des Premiers ministres que l'Algérie a eu à connaître s'est retrouvé dans la peau de celui que l'on sacrifie en guise de signe de bonne volonté, et son remplacement au pied levé par son ministre de l'Intérieur, les choses ne se sont pas arrangées pour le pouvoir, bien au contraire.
Et ce n'est sans doute pas, d'abord, la première sortie médiatique du tout nouveau locataire du Palais du Gouvernement, puis la longueur que prend la constitution de l'équipe gouvernementale qui ont pu faire quoi que ce soit pour donner l'assurance que les affaires courantes du pays sont assurées comme il se doit.
Signe majeur de cette démission qui ne dit pas son nom dans la gestion des affaires du pays : l'impardonnable absence ? un véritable abandon de poste ? dont s'est rendue coupable l'Algérie, du moins ses autorités ou ce qu'il en reste, lors de la réunion de Baku, en Azerbaïdjan, des pays membres de l'Opep et leurs alliés pour analyser l'évolution du marché pétrolier et ses perspectives.
Un rendez-vous d'importance auquel le premier responsable du secteur de l'Energie devait prendre part, non seulement au regard de la conjoncture que traverse le marché du pétrole mais également eu égard au rôle historiquement important de l'Algérie depuis que l'Opep existe.
Un fait qui illustre le vide qui, forcément, ne joue pas en faveur de Bouteflika et ceux qui sont censés le conseiller, coupables de n'avoir pas pris en compte le fait qu'en se débarrassant du fardeau que constituait la personne du Premier ministre, l'équipe ministérielle que celui-ci chapeautait perdait légalement tous ses pouvoirs, donc n'ayant plus la latitude de prendre des décisions impliquant l'Algérie en tant qu'Etat à quelque niveau que ce soit, interne ou à l'échelle internationale.
Une situation qui ajoute une couche au tableau pas très reluisant de l'exécutif et qui ne semble pas près de voir une éclaircie, si l'on doit se fier à tout ce qu'endure Noureddine Bedoui pour trouver le personnel idoine afin de remettre la machine en marche.
Ainsi, en appoint au gros souci de légitimité face auquel elles sont confrontées, les autorités du pays se retrouvent dans une situation où elles ne peuvent s'offrir aucune pirouette du genre de celles qu'elles ont toujours trouvées pour surmonter les situations difficiles, pour au moins donner l'illusion, notamment vis-à-vis de l'extérieur, que malgré tout l'Algérie ne s'est pas arrêtée.
D'ailleurs, si c'est en partie vrai, le pouvoir le doit à cet éveil extraordinaire dont font preuve les Algériens en ces temps aussi extraordinairement pas communs.
Azedine Maktour
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Posté Le : 20/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Maktour
Source : www.lesoirdalgerie.com