Algérie

Béchir Essid : «Aïcha El Gueddafi est toujours installée en Algérie» International : les autres articles


Béchir Essid : «Aïcha El Gueddafi est toujours installée en Algérie»                                    International : les autres articles
Béchir Essid, l'avocat tunisien de Aïcha El Gueddafi, attend depuis quinze jours une réponse des autorités algériennes pour pouvoir rencontrer sa cliente en Algérie.
«J'ai adressé, par l'entremise de l'ambassade d'Algérie à Tunis, une lettre au président algérien pour lui demander l'autorisation de rencontrer Aïcha El Gueddafi, en Algérie, a affirmé l'avocat joint par téléphone par El Watan Week-end. Je n'ai toujours pas reçu de réponse.» Pour l'avocat tunisien, cette rencontre est d'autant plus importante qu'elle doit lui permettre de mettre en place une stratégie de défense. Mais également démentir les informations parues dans la presse selon lesquelles la fille El Gueddafi aurait quitté l'Algérie. Pour maître Essid, l'unique fille biologique de l'ancien guide de la Révolution libyenne se trouve toujours en Algérie en compagnie de sa petite fille, Safia-Djanet.
«Je n'ai pas de contact direct avec elle, avoue-t-il, mais selon nos informations, elle est toujours installée dans le pays qui l'a accueillie pour raisons humanitaires.» L'ancien bâtonnier de Tunis a été engagé par la fille de Mouammar El Gueddafi pour présider un collectif d'avocats chargé de déposer plainte à l'encontre de pays jugés responsables de la guerre en Libye. L'accusation viserait en premier chef le Qatar, les Emirats arabes unis, l'Arabie Saoudite, mais également des personnalités politiques à l'image de l'ex-président français Nicolas Sarkozy, tenu comme principal responsable des assassinats du guide libyen et de son fils Mouatassim. «Nicolas Sarkozy est responsable de l'invasion de la Libye.
La France a travesti la résolution de l'ONU qui mettait en place une zone d'exclusion aérienne pour, comme cela a été prétendu, 'protéger les civils'», a déclaré maître Essid. En réalité, elle a profité de cette résolution pour détruire l'aviation de l'armée libyenne. Nous avons des documents qui prouvent cela.» L'homme, qui ne doute pas de la recevabilité des plaintes auprès des instances judiciaires internationales, balaye d'un revers de main le scepticisme des confrères qui doutent de la pertinence de sa démarche. «Ils peuvent dire ce qu'ils veulent, juge-t-il. Je connais les dossiers que nous sommes en train de constituer et je peux assurer l'opinion publique arabe que nous avons des preuves et des documents explosifs.»
Image écornée
En faisant appel à Béchir Essid, Aïcha El Gueddafi s'est choisi un avocat réputé, qui n'a jamais fait mystère de ses engagements politiques nationalistes. Maître Essid est un défenseur de la cause arabe. Il a lancé cette année le mouvement Al Mourabitoun, un parti qui milite contre la normalisation avec Israël et «les projets de division qui ont commencé par la Libye et qui ciblent aujourd'hui la Syrie et le reste des pays arabes». Ses engagements politiques ont déjà valu à l'ex-bâtonnier de connaître la prison, un an sous Bourguiba et trois ans avec Ben Ali, avant que le régime de l'époque n'entame un subtil rapprochement en lui confiant des dossiers pour le compte de sociétés publiques tunisiennes.
«Après ces années de prison, l'ex-régime l'a récupéré, affirme une avocate du barreau de Tunis sous couvert de l'anonymat. Les entreprises publiques, sous l'injonction de Ben Ali, l'ont mandaté pour régler les affaires de contentieux dont elles étaient l'objet.» Cette accointance avec l'ancien président tunisien a quelque peu écorné son image auprès de la population et porté un coup à son cabinet d'avocat. En se chargeant de la défense de l'ex-Premier ministre libyen, Baghdadi Mahmoudi, et maintenant de Aïcha El Gueddafi, maître Essid pourrait ainsi, d'après ses détracteurs, «rebondir et se reconstituer une crédibilité en surfant sur la vague nationaliste» et en dénonçant «les complots fomentés par les puissances étrangères pour détruire la nation arabe».
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